… du moins, aux yeux du directeur de l’école du quartier, qui est chargé
d’évaluer si nous offrons à nos enfants une expérience éducative équivalente à
celle qu’ils recevraient à l’école (Loi sur l’instruction publique, article 15.4).
Pourtant, la présentation du portfolio est considérée comme étant un moyen par excellence pour démontrer que les enfants scolarisés à la maison
ont bel et bien reçu un enseignement de qualité et ont vécu une expérience
éducative au moins équivalente à celle qu’ils recevraient en milieu scolaire. À
mon avis, cette expérience éducative peut même être supérieure, mais ça, il ne
faut pas le dire trop fort… ça pourrait choquer certains intervenants du système
scolaire!
Bref, autant les associations représentant les parents qui font l’école
à la maison, comme l’AQED, que de très nombreuses commissions scolaires s’entendent
pour dire que l’évaluation faite par portfolio est complète et représentative
du vécu éducatif de l’enfant. Notre commission scolaire aussi. Mais pas le
directeur. Il semble avoir décidé, sans jamais les avoir vus, que les
portfolios faits par mes enfants n’ont aucune valeur.
Pour lui, seuls les examens sont valables et nous refusons
catégoriquement que nos enfants passent (subissent?) les examens. Il a donc
fait un signalement à la DPJ. Je n’arrive toujours pas à croire qu’il ait fait
ça! Heureusement, le représentant du soutien légal de l’AQED a téléphoné à la
DPJ aussitôt qu’il a su que le directeur les avait contactés. L’intervenante à
qui il a parlé connaissait sur le bout des doigts les lois régissant l’école à
la maison et lui a dit que le dossier avait été instantanément fermé. Nous
sommes parfaitement dans nos droits, la sécurité et le développement de nos
enfants ne sont en aucun cas compromis et le motif de signalement n’était pas
valable.
Je suis vraiment outrée et insultée qu’il nous ait signalés à la
DPJ. Nous ne méritons pas ça! Nous collaborons depuis le début de notre
expérience d’école maison; nous sommes allés le rencontrer à plusieurs
reprises, à sa demande, pour parler de notre projet éducatif; je lui ai
présenté un plan de scolarisation étoffé et basé sur le Programme de formation
de l’école québécoise; nous avons toujours été ouverts à lui faire rencontrer
nos enfants; nous consultons une orthophoniste à nos frais, au privé, pour
aider grande M.; j’ai même reçu du coaching de la part d’une orthopédagogue,
toujours au privé, bien sûr, pour être bien outillée face à ses difficultés.
Bon sang, que pouvons-nous faire de plus pour lui prouver que nous éduquons nos
enfants adéquatement? Et surtout, comment lui démontrer quoi que ce soit s’il ne
veut même pas rencontrer mes enfants et voir leur portfolio?
Ouf, je m’emporte tant je suis en colère! De cette histoire on ne
peut plus frustrante sortent tout de même plusieurs points positifs :
1. Nous n’aurons
pas de présentation de portfolio à faire cette année. Youppi! Même si nous
étions prêts et que mes enfants auraient été bien fiers de montrer tout ce qu’ils
ont fait et appris cette année, cette rencontre était plutôt stressante pour
nous en raison du climat conflictuel entre nous et le directeur.
2. Nous avons
appris que le directeur actuel quitte son poste et qu’un nouveau directeur
prendra la relève en septembre. Ouf! C’est un immense soulagement pour nous.
Nous ne pouvons qu’espérer, souhaiter, rêver très fort que le prochain
directeur connaîtra l’école à la maison et fera preuve d’une plus grande
ouverture d’esprit. J’ai bien l’intention de faire tout en mon possible pour
que cette relation démarre de façon positive et soit basée sur la confiance.
3. La DPJ
connaît bien les lois sur l’instruction à domicile et l’intervenante contactée
a fait preuve de compréhension et d’ouverture. C’est quand même rassurant!
4. Comme nous
avons la confirmation que nous n’avons pas à présenter de portfolio, notre
année scolaire est vraiment, totalement et officiellement terminée. Hourra!
Quand on me demande quel est le plus grand défi de faire l’école à
la maison, je réponds que c’est de faire affaire avec la commission scolaire
et/ou la direction de l’école du quartier. Le Québec est réputé pour être une
des provinces les plus fermées par rapport à la scolarisation à domicile et c’est
très difficile de se battre, constamment, pour faire valoir nos droits en tant
que parents-éducateurs. La pression est lourde sur nos épaules!
Je trouve vraiment triste qu’ici, dans notre province, il soit
automatiquement considéré comme louche, suspect et même potentiellement
criminel que des parents choisissent de s’occuper de l’éducation de leurs
enfants. Je suis tout à fait d’accord avec l’idée que le système exerce une
certaine surveillance, afin d’éviter que des enfants ne soient complètement coupés
du monde, négligés ou endoctrinés, mais je trouve que certaines commissions
scolaires et certains intervenants font franchement de l’excès de zèle au
détriment de familles qui ne méritent pas de se faire traiter comme des
criminelles.
Enfin, notre saga est terminée et je peux respirer. Nous allons
profiter de l’été pour nous détendre et prendre une pause bien méritée après
cette année scolaire assez stressante pour moi. Septembre marquera un nouveau
départ qui sera, souhaitons-le, plus positif et basé sur la bonne entente!
Quelle histoire mais au moins elle termine bien pour vous !! ;-) Je vous souhaite donc de très belles vacances !! cdlt
RépondreEffacerMerci! Je suis contente en effet que ça soit fini! Maintenant, on profite à fond des vacances d'été!
EffacerBravo Julie! Ça prend des gens extraordinaire pour oser suivre un parcours différent. Je suis convaincue que tu fais avancer notre société et le système d'éducation :-) Osons, chacun à notre façon, faire LA différence pour les enfants.
RépondreEffacerJe te lève mon chapeau!
De: Nathalie M. :-) xx
Merci, Nathalie!! Ça prend aussi beaucoup de support et d'encouragements pour avoir le courage de le faire. Et quand on a une super orthophoniste qui nous soutien, c'est encore plus sécurisant de foncer ;-)
EffacerNon mais, il est complètement débile ce directeur??? Faire un signalement à la DPJ juste parce que ça ne fait pas son affaire l'école à la maison, il faut pas être bien dans sa tête. Je suis peut-être méchante et radicale avec mon commentaire, mais on s'entend que tes enfants sont loin d'être maltraités. Dans le cas des enfants Shafia, tout le monde avait peur de se mêler du dossier et de faire un signalement, mais ici on se rue sur le téléphone. Ridicule... En tout cas, lâche pas le morceau!
RépondreEffacerMerci de tes encouragements, Viv! En effet, je pense que l'école à la maison le confrontait énormément dans ses valeurs personnelles. Heureusement, le signalement n'a eu aucune conséquence sur nous, mais c'est franchement insultant quand même! Enfin, c'est terminé et j'espère que ça se passera mieux avec le prochain directeur... À suivre!
Effacereh bien, je croyais que vous étiez plus chanceux que nous (en France) au Québec.... ça dépend des provinces c'est ça? quelle galère de devoir montrer que vous donnez l'équivalent de l'école :(
RépondreEffacerEn fait, ça dépend des provinces, mais ça dépend aussi des commissions scolaires! Dans certaines commissions scolaires, ça se passe assez bien, mais dans la mienne, c'est très difficile... Ils sont très fermés à l'école à la maison :-(
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