Qui suis-je?

jeudi 23 avril 2015

Aller de l’avant

Les choses bougent, changent, évoluent, se placent. Tranquillement, notre famille va de l’avant et change de rythme.

Plusieurs de ces changements surviennent à cause de moi. Je me sens en mouvance; mes enfants grandissent et j’ai envie de grandir moi aussi, d’avoir des projets qui m’appartiennent, de recommencer à travailler plus.

Après trois ans d’école à la maison, j’en ai assez. J’ai envie de passer à autre chose. De me retrouver un peu, de souffler enfin. Ces derniers temps, la tâche d’enseigner à mes enfants était si lourde sur mes épaules que je ne m’amusais plus.

J’ai envie de travailler plus, de gagner des sous, de m’épanouir autrement qu’à travers mes enfants. J’adore faire des contrats de rédaction et ça me manque énormément. Je trouve ça valorisant et stimulant.

Même en faisant l’école à la maison, j’ai continué à prendre quelques contrats de rédaction de temps en temps. Comme il m’était impossible de travailler en présence des enfants, j’ai bien souvent dû écrire le soir, la nuit, les fins de semaine. Ce rythme de vie (travail de soir/nuit et m’occuper des enfants le jour) était insoutenable, à long terme. Je suis de plus en plus fatiguée. J’en ai assez.

J’ai beaucoup réfléchi. La culpabilité m’a envahie à chaque fois que je me donnais le droit de penser à quel point je serais bien si mes enfants allaient à la garderie et à l’école pour que je puisse travailler le jour et donc profiter de mes soirées et de mes fins de semaine avec eux.

Je me suis demandé au moins mille fois si j’avais le droit de donner priorité à mon désir et à mon besoin de travailler et d’avoir du temps pour moi.

Je me suis sentie égoïste un milliard de fois d’avoir envie de prendre une pause de mes enfants de temps en temps.

Je me suis sentie très triste à l’idée de ne plus les avoir à mes côtés tous les jours, à toutes les heures, de ne plus assister à chacune de leurs découvertes, de leurs étapes de développement.

J’ai eu le cœur gros en pensant que d’autres femmes que moi tisseraient un lien d’attachement avec mes enfants, surtout mes petits.

J’ai parlé plein de fois avec Alexandre de mes désirs et de mes projets, parfois pleine d’enthousiasme, souvent au bord du désespoir, terrassée par le doute et l’angoisse.

Mais j’ai décidé d’aller de l’avant. Mon projet d’école à la maison tire à sa fin et je vais recommencer à travailler.

Ma première étape était de trouver des places en garderie à 7 $ et à temps plein pour mes deux petits. J’adore la garderie où ils vont présentement à temps partiel, mais comme c’est une installation privée non subventionnée, ça me coûte les yeux de la tête. Trouver des garderies subventionnées était mon seul moyen de pouvoir les envoyer à temps plein sans me ruiner.

J’ai donc débuté mes recherches et, à ma plus grande surprise, j’ai rapidement trouvé! Pour petite É., nous avons décidé de l’envoyer en milieu familial. Elle a été si malade l’hiver dernier, et a eu tant de mal à s’habituer à la garderie, que nous croyons qu’un milieu plus petit, plus chaleureux et avec une éducatrice stable était l’idéal pour elle. En cherchant sur magarderie.com, j’ai trouvé une garderie en milieu familial à deux pas de chez moi et je suis allée la visiter.

Sylvie, l’éducatrice, a près de 20 ans d’expérience. Aussitôt que je suis entrée chez elle, j’ai senti que j’avais trouvé. Les enfants de sa garderie sont venus nous accueillir, gentils et souriants. Sylvie s’occupe d’eux depuis qu’ils sont bébés et plusieurs d’entre eux s’en vont maintenant à la maternelle. En septembre, elle aura un groupe composé de quatre petites filles (cinq avec petite É.) et d’un petit garçon, tous du même âge ou à peu près. Elle leur fait des câlins, les berce, les prend, leur prépare de la bonne bouffe maison et sa maison déborde de jeux variés, autant éducatifs que ludiques. Elle est très chaleureuse et je me suis sentie bien en sa compagnie. Petite É. commencera à se faire garder chez Sylvie au début du mois de mai.

Quant à petit L., qui aura 4 ans l’été prochain, je voulais idéalement lui trouver une place en installation. Il fonctionne bien dans ce type de garderie et a tant besoin de bouger et d’être stimulé que je craignais qu’il ne s’ennuie en milieu familial. J’ai téléphoné à tous les CPE et garderies en installation subventionnées de ma ville et laissé des messages. Le lendemain, deux installations m’ont rappelée! Je suis allée visiter les deux et j’ai eu un véritable coup de cœur pour l’une d’entre elles. La bâtisse est récente, les locaux sont grands et super bien éclairés, une cuisinière prépare de bons repas sur place, mais surtout, la cour gazonnée est immense et pourvue d’un beau module de jeux. L’idéal pour mon fils qui a la bougeotte! De plus, la garderie est située à distance de marche de trois parcs et ils y vont dès qu’il fait beau. C’était parfait! Officiellement, sa place sera disponible à la rentrée des classes, quand les plus grands de la garderie iront à la maternelle, mais si des parents retirent leurs enfants pour l’été, petit L. pourra débuter plus tôt. En attendant, il reste à sa garderie actuelle trois jours par semaine.

Je suis encore surprise de la vitesse à laquelle j’ai pu trouver de nouvelles garderies pour mes deux petits. Ça me fera tout drôle de les faire garder à temps plein, mais je me sens en confiance avec les endroits que j’ai trouvés pour eux, car ils répondent à leurs besoins et leurs personnalités.

Quant à mes grands, nous terminons notre année d’école à la maison, bien entendu. Pas question que je les renvoie sur les bancs d’école alors que nous sommes presque rendus à la fin des classes!

Grand A. retournera à l’école l’an prochain, comme c’était déjà prévu. Il sera en 5e année et il a bien hâte de retrouver tous ses amis.

Quant à grande M., c’est un peu plus compliqué. L’an prochain, elle sera en 6e année. C’est probablement une des pires années pour la renvoyer à l’école… Les gangs sont faites depuis longtemps et les filles sont à un âge « bitch »… Quand j’ai parlé avec grande M. de la possibilité de la retourner à l’école l’an prochain, elle s’est mise à pleurer : « Non, maman! Je veux retourner au secondaire, pas au primaire! Je ne veux pas être rejetée encore, ce seront les mêmes filles qu’avant si je retourne à l’école du quartier. S’il te plait, maman, je veux rester à la maison encore un an et retourner pour le secondaire. Là, tout le monde sera nouveau, je pourrai rencontrer de nouvelles amies, pas les mêmes qui riaient de moi! »

J’étais bouleversée de la voir pleurer, elle semblait si désespérée! Je lui ai demandé un temps de réflexion avant de prendre ma décision finale. Le soir même, j’en ai parlé avec Alexandre et nous avons convenu qu’elle avait raison. Nous l’avions retirée de l’école parce que ça n’allait pas, ni au niveau social, ni au niveau académique. Ça a pris tant de temps pour qu’elle rebâtisse sa confiance et son estime d’elle-même que la retourner à l’école du quartier pour un an risque de bousiller tout ce que nous avons réussi à faire au cours de ces trois années d’école à la maison.

Le lendemain, je lui ai annoncé que nous étions d’accord pour qu’elle termine son primaire à la maison et retourne à l’école au secondaire. Nous avons convenu toutes les deux que nous ferions tout pour que l’an prochain, elle avance bien académiquement et devienne plus autonome, tout en me permettant de travailler. Je crois que ça se passera bien. Nous nous installerons toutes deux à la table de la cuisine et travaillerons côte à côte. Je serai tout près pour l’aider et la soutenir, et je sais qu’elle est assez mature et responsable pour ne pas me déranger quand j’aurai besoin de concentration dans mon travail.

Voilà où nous en sommes! Notre vie est en mouvement perpétuel, toujours en ajustement au fur et à mesure que tous les membres de la famille évoluent. On avance!



vendredi 10 avril 2015

Aimez-vous le bacon?

J’aime bien le bacon, occasionnellement. Avec un petit déjeuner spécial du dimanche ou dans un club-sandwich, c’est délicieux!

Mais quand ma petite É., presque 20 mois, fait le bacon par terre, plusieurs fois par jour, j’aime pas mal moins ça.

Ces derniers temps, je ne reconnais plus ma petite fille. Elle qui est d’ordinaire si douce, calme et souriante, s’est transformée en petite chigneuse, pleurnicheuse et criseuse. Elle met ma patience à rude épreuve!

On dirait qu’elle ne sait plus elle-même ce qu’elle veut. Elle me pointe un jouet, puis le repousse en criant. Pleure pour que je la prenne, mais se débat pour débarquer lorsqu’elle est dans mes bras. Crie pour voir son papa, mais quand je la lui donne, elle tente de se jeter en bas de ses bras pour revenir dans les miens. Je ne compte plus le nombre de fois où elle s’est cogné la tête en se cabrant subitement vers l’arrière dans un accès de colère.

Des fois, exaspérée, je n’ai d’autre choix que de la laisser faire sa crise par terre et de l’ignorer. C’est dur! Surtout quand je ne suis pas à la maison et que des gens sont témoins de la scène (comme à l’activité du groupe d’école maison, hier, où ses cris et ses pleurs ont retenti pendant une bonne partie de l’après-midi… Désolée, les filles!).

Elle est comme ça depuis qu’elle est sortie de l’hôpital, il y a un mois. Le pédiatre m’avait bien avertie que les séquelles émotives d’une hospitalisation pouvaient se faire ressentir pendant plusieurs semaines. Ajoutez à ça plusieurs dents qui poussent, une réintégration pas si facile à la garderie et un « terrible two » qui approche dangereusement et vous obtiendrez un cocktail assez explosif…

Je ne peux pas y faire grand-chose, à part continuer de faire preuve de patience et lui donner juste assez d’attention pour la sécuriser et l’apaiser, et pas trop pour ne pas lui laisser croire que se sont ses cris qui m’incitent à m’occuper d’elle.


Alors, si vous croisez une maman échevelée et exaspérée accompagnée d’une petite pinotte qui fait le bacon au centre d’achat, s’il vous plait, soyez indulgents! Ce sera peut-être moi…

mardi 7 avril 2015

Soulagée!

Voilà, c’est fait! La rencontre d’évaluation de portfolio de mes enfants avec le directeur et deux enseignantes a eu lieu ce matin et c’est enfin terminé!

Contrairement à l’an dernier, où l’ancien directeur s’était montré très fermé et inflexible par rapport à notre projet éducatif, le nouveau directeur a fait preuve de beaucoup de respect et d’ouverture. Les deux enseignantes étaient très sympathiques et nous considéraient comme des parents capables et compétents, et non comme des imbéciles.

Disons que l’ambiance était beaucoup plus agréable et respectueuse que lors des rencontres de l’an dernier!

Au début de la rencontre, j’ai commencé par dresser un portait général de chacun de mes enfants, avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs qualités, leurs traits de personnalité et leurs intérêts. J’ai aussi pris le temps de bien expliquer notre façon de fonctionner, notre démarche et ce qui nous avait conduits à adopter nos méthodes de travail actuelles.

Ensuite, nous avons regardé tour à tour les portfolios des enfants. Les enseignantes les observaient avec attention en passant des commentaires constructifs et pertinents pour nous aider à aller de l’avant. De plus, comme grand A. retournera à l’école l’an prochain, elles m’ont donné des pistes et des conseils pour bien le préparer à retourner en classe. Toujours sans jugement, sans sous-entendus négatifs et sans condescendance.

Dans l’ensemble, je ne suis pas surprise des points à travailler qu’elles m’ont mentionnés. Grand A. doit pratiquer son écriture encore plus, allonger la longueur de ses textes et la complexité de ses phrases. Grande M. doit faire plus de situations problèmes complexes en maths. Toutes les autres matières et les autres aspects étaient adéquats et correspondaient au programme et au niveau attendu. J’étais bien heureuse d’entendre ça!

Nous avons également parlé de l’évaluation de fin d’année. Comme grand A. est en quatrième année, il devrait passer, s’il était à l’école, des examens de français du Ministère en juin. Dans notre cas, les examens du Ministère ne sont pas obligatoires, mes enfants n’étant pas des élèves inscrits à une institution scolaire. Le directeur et les enseignantes m’ont expliqué que, bien que ces examens ne soient pas obligatoires pour nous, il s’agit d’un moyen d’évaluation important pour eux pour s’assurer que grand A. a les aptitudes nécessaires pour passer en 5e année.

De mon côté, je leur ai expliqué pourquoi j’étais aussi réticente à ce qu’il passe ces examens. En effet, n’étant pas enseignante, je n’ai aucune idée de la forme et du contenu que prendra cette évaluation. Je ne peux donc pas le préparer adéquatement. Les enseignantes m’ont effectivement confirmé qu’elles recevaient le sujet de rédaction du texte avant la passation de l’examen, ce qui leur permettait de faire des activités préparatoires avec leurs élèves. Je trouve donc injuste que mon fils doive passer les examens sans avoir eu la même préparation que les autres. De plus, comme il n’est pas allé à l’école depuis trois ans, je crains que de devoir passer des examens en milieu scolaire, entouré d’amis et d’autres enfants qu’il ne connait pas, dans un milieu auquel il n’est plus habitué, en présence d’enseignants ou autres intervenants qu’il ne connait pas non plus, soit intimidant pour lui et l’empêche de donner un résultat à la mesure de ce qu’il est capable d’offrir. Finalement, je leur ai dit que ma confiance avait été brisée l’an dernier, quand l’ancien directeur m’avait injustement signalée à la DPJ, et que je l’avais encore sur le cœur. Advenant le cas où grand A. échouerait à son examen, de quelle façon pourraient-ils se servir de son résultat contre nous et notre projet d’école maison?

Le directeur et les enseignantes m’ont beaucoup rassurée. Si jamais je choisissais de faire passer l’examen à grand A., le résultat ne serait pas utilisé pour le « recaler » ou déterminer son niveau scolaire. À la lumière de ce qu'ils ont vu dans le portfolio, il ne fait pas de doute à leurs yeux qu’il est bel et bien en 4e année et qu’il passera en 5e l’an prochain. Ils m’ont aussi dit que d’après les travaux et écrits que je leur ai présentés, il serait très surprenant qu’il échoue. D’autre part, ils m’ont aussi dit que si jamais il échouait ou avait des résultats plutôt bas, ça nous donnerait simplement un indice de ce que nous devrions travailler ou mettre à niveau avant la rentrée scolaire.

Ceci dit, faire passer les examens du Ministère ou non demeure notre décision et ils n’ont pas insisté, mis de pression ou fait quelque menace que ce soit pour nous influencer. Ils nous ont demandé de réfléchir à la question et de leur donner une réponse en mai. J’ai l’impression d’avoir été écoutée et entendue, et j’ai même bien aimé le visage surpris et choqué des enseignantes quand j’ai dit que nous avions été signalés à la DPJ l’an dernier.

Finalement, je dois dire que je suis un peu réconciliée avec l’école à la suite de cette rencontre. Le climat dans l’école au complet semble avoir changé pour le mieux. Le directeur nous a expliqué qu’il avait aboli les systèmes de punition des mauvais comportements (sauf en cas extrêmes, bien sûr) pour plutôt mettre en place un système de renforcement des comportements positifs. L’école est vivante, colorée et plus détendue, on dirait. En attendant l’arrivée du directeur, dans le corridor, j’ai croisé plein d’amis de grand A. qui m’ont souri et envoyé la main. Je me suis dit que mon grand pourra être heureux dans cette école et qu’il sera heureux de retrouver tous ses amis au quotidien.


Je suis tellement soulagée que cette rencontre soit chose du passé et, surtout, qu’elle se soit aussi bien déroulée! 

samedi 4 avril 2015

Une élève modèle

Mardi matin, Alexandre et moi irons rencontrer le nouveau directeur de l’école de quartier ainsi que deux enseignantes pour leur présenter les portfolios de mes enfants, afin de démontrer que mes enfants sont bel et bien scolarisés selon le Programme du Ministère.

J’angoisse déjà…   
                           
Je vous ai déjà dit à quel point préparer les portfolios me déplaisait. Eh bien voilà, je dois m’y mettre, car je ne les ai pas commencés. J’ai plein de matériel, pages de cahiers d’apprentissage, écrits, travaux, photos, bricolages, etc. éparpillés un peu partout, mais rien de rassemblé.

Comme à chaque fois que je dois monter le portfolio, c’est un peu une torture pour moi de ne pas savoir quoi mettre et quoi laisser de côté. Car bien sûr, il est absolument impossible de présenter TOUT ce qu’on a fait depuis septembre! Il faudrait que j’apporte un classeur au complet tant j’ai de trucs!

Nous ne disposerons que d’une heure pour montrer à ces trois parfaits inconnus que sont le directeur et les deux enseignantes tout ce que nous avons fait depuis le début de l’année.

Ce qui rend l’exercice stressant pour moi, c’est que je n’ai aucune idée de leur opinion sur l’école à la maison ni de la façon dont nous serons reçus. Seront-ils ouverts à notre choix pédagogique? Sauront-ils apprécier les expériences éducatives vécues par mes enfants? Ou au contraire, auront-ils des préjugés et des idées préconçues face à l’instruction en famille? Essaieront-ils de nous piéger, de trouver toutes les petites failles, afin de nous décourager de continuer notre projet d’école maison?

Je sais bien que légalement, ils n’ont pas le pouvoir ni l’autorité de nous interdire de faire l’école à la maison. Leur rôle consiste plutôt à s’assurer que nous éduquons nos enfants selon le Programme du Ministère et à nous guider et nous conseiller afin d’y parvenir le cas échéant. Dans les faits, bien des directions d’école et commissions scolaires tentent plutôt d’intimider les familles et de les décourager par tous les moyens de faire l’école à la maison, quitte à faire des signalements injustifiés à la DPJ, comme l’ancien directeur l’a fait envers nous l’an dernier.

Je sais aussi et surtout que l’éducation que j’offre à mes enfants est de qualité, diversifiée et adaptée à eux. L’orthophoniste de grande M. ne cesse de me dire à quel point elle est ravie de ses progrès en français. Quant à grand A., je l’ai fait évaluer par une orthopédagogue au privé cet hiver et ses résultats étaient très satisfaisants. Il a réussi haut la main en compréhension de texte et en maths, et était un peu moins fort en français écrit, ce qui ne me surprenait pas du tout étant donné qu’il déteste écrire. Mais rien de dramatique et surtout, le sachant, nous avons réajusté le tir et pratiqué beaucoup ses capacités de rédaction.

Alors pourquoi la présentation du portfolio me rend-elle aussi nerveuse?

Je sais bien pourquoi. Parce que j’ai toujours été une bonne élève, à l’école, et inconsciemment, je veux l’être encore. Avoir des bonnes notes était une grande source de satisfaction pour moi et rendre mes enseignants et mes parents fiers était super important pour mon estime de moi. Ce trait de personnalité a engendré une anxiété de performance qui me nuit encore énormément aujourd’hui. La qualité de mon travail et de ce que j’accomplis, et j’irais même jusqu’à dire mes propres qualités en tant que personne, n’ont de valeur que si quelqu’un me dit que ce que je fais est bien. J’ai beaucoup de difficulté à me féliciter moi-même ou à être fière de moi. Je doute constamment, j’angoisse et suis incapable d’apprécier la qualité de ce que je fais si je n’ai pas l’approbation d’une autre personne que je juge « experte » ou plus compétente que moi. C’est très pénible.

Devant le directeur d’école et les enseignantes que je dois rencontrer dans mes démarches d’école maison, je ne me sens pas d’égale à égal. D’une part, eux se croient légalement en position d’autorité sur moi, ce qui est faux, mais néanmoins intimidant. Mais surtout, moi, je me sens non pas comme un parent-éducateur adulte, capable et compétent. Je me sens comme la petite Julie, la première de classe, la bonne élève, celle que les profs aimaient, qui était si sage et obéissante et qui faisait ses travaux à la perfection. Celle qui veut tant plaire!

Heureusement, je suis extrêmement déterminée et convaincue que notre choix éducatif est le bon et que mes enfants apprennent et s’épanouissent. Je suis aussi portée par ma colère envers le système scolaire, qui a carrément nui à ma fille et lui a fait du tort. Et j’ai encore sur le cœur le signalement injustifié à la DPJ que l’ancien directeur a fait contre nous l’an dernier. Juste d’y penser, j’enrage! Ces sentiments et expériences passées sont assez forts pour me donner la force de me tenir debout et de faire face à ces trois personnes que je rencontrerai mardi.

Évidemment, Alexandre viendra aussi. Lors de ces rencontres, il parle peu, étant un homme de peu de mots. Mais sa forte présence et son regard perçant font toujours grande impression. Il est mon roc, mon pilier, et avec nos convictions, mes mots et sa prestance, nous formons une équipe solide. Faire l’école à la maison est notre droit, nous le faisons bien, et si jamais ils tentent de nous intimider, gare à eux!

Et puis, qui sait? Peut-être que ce nouveau directeur fera preuve de plus de respect et d’ouverture face à notre choix éducatif que l’ancien. J’aimerais tellement sentir un réel désir de collaboration et de soutien de sa part…


On verra bien! À suivre mardi…