Qui suis-je?

vendredi 29 mai 2015

Pas facile d’être constant et cohérent!

Mon petit L., qui aura 4 ans cet été, est intense. Très intense, en fait.

Ce n’est pas nouveau : il a toujours eu beaucoup de caractère. C’était un bébé à bras, qui voulait toujours être touché et porté, qui dormait peu et était facilement irritable.

Oh, ne vous méprenez pas! C’est aussi un petit bonhomme absolument adorable, drôle, taquin et super affectueux! Mais intense.

Ces temps-ci, il fait des crises de colère monstrueuses et hurle à tue-tête pour un oui ou pour un non. Chose certaine, tout le quartier est alerté lorsque monsieur mon fils est contrarié! En plus de crier et de s’opposer farouchement à tout ce qui lui déplait, il crie des gros mots, tape, donne des coups de poing, griffe. Il pousse sa petite sœur, lui arrache les jouets des mains. Quand je le mets en retrait dans sa chambre, il cogne dans la porte avec des objets, renverse son petit meuble de rangement en plastique… Bref, il n’est pas de tout repos!

Je crois sincèrement être une personne assez patiente en général. Mais ces derniers temps, j’ai bien du mal à conserver mon sang-froid devant les crises de colère de mon petit dictateur. Je déteste ce sentiment de rage qui monte en moi en même temps que les décibels de sa voix et qui me font prononcer à voix basse, entre mes dents serrées : « Petit monstre ! ». Je déteste lever le ton, me fâcher contre lui. Je me déteste de lui avoir donné une petite tape sur les doigts pour le saisir quand il était si fâché qu'il me frappait à coups de poing. Je n’aurais pas dû faire ça, je sais.

Il n’est pourtant pas du tout comme ça à la garderie. Il s’oppose un peu, parfois, mais très rarement, et n’y a jamais fait de crises de colère comme celles qu’il fait à la maison. J’en suis bien heureuse, d’ailleurs, ça me rassure beaucoup!

À la maison, toutefois, la situation est intenable. À bout de ressources, j’ai consulté divers sites Internet sur la discipline chez les enfants, question de voir si j’étais passée à côté de quelque chose…

Je n’ai rien trouvé de neuf sous le soleil. Toujours les mêmes conseils, les mêmes explications. Besoin d’attention, recherche de réaction de la part du parent même si son comportement produit une réaction négative de ma part. Besoin de tester les limites, de se savoir aimé malgré son comportement inadéquat. Je sais tout ça, j’avais déjà lu ça mille fois.

Il faut donc que je revienne à la base : lui donner plus d’attention positive et faire preuve de constance et de cohérence dans mes réactions face à ses comportements. Ça semble tout simple, dit comme ça, mais ça ne l’est pas!

D’abord, j’ai toujours eu l’impression que mon petit L. avait un besoin d’attention insatiable. Peu importe le temps et l’attention que je lui accorde, c’est comme si ce n’était jamais suffisant. Il en prendrait toujours plus, plus, plus. Comme si plutôt que de le combler et de satisfaire son besoin, l’attention que je lui donne ne l’incite qu’à en demander davantage. Je ne sais pas trop quoi faire avec ça.

Ensuite, être constant et cohérent dans les interventions est un véritable défi dans une famille nombreuse. C’est déjà difficile d’être toujours sur la même longueur d’onde dans nos façons d’intervenir entre deux parents, si vous rajoutez à ça un grand frère et une grande sœur préado dans le portrait, ça complique encore plus les choses!

Bien entendu, mes deux grands ne sont pas les parents et n’ont pas à intervenir comme tel. Mais ils s’occupent beaucoup de leur petit frère, ma grande M. le garde parfois, et naturellement, comme ils sont les plus vieux, ils ont comme une « autorité naturelle » qui vient avec leur rôle. Forcément, donc, ils interviennent souvent auprès de leur petit frère lorsqu’il a un comportement inadéquat, comme lorsqu’ils le voient bousculer sa petite sœur ou lancer des objets. C’est normal.

En plus, en bons préados qu’ils sont, et en qualité de grand frère ou de grande sœur, ils ont la mèche bien courte en ce qui concerne leur petit frère qui souvent leur tape sur les nerfs. Ces temps-ci, je pense qu’ils l’aiment autant qu’ils le trouvent agaçant!

Ce qui fait donc que moi, Alexandre, grande M. et grand A. intervenons auprès de petit L. Chaque jour, quatre personnes ayant chacune leur façon de faire, leur degré de patience et de fatigue dans le corps, leur personnalité et leur vision des choses réagissent complètement différemment face à ses crises et ses oppositions. Ça fait beaucoup.

Je pense que je vais devoir avoir une discussion avec mes grands, qui sont très impatients face à leur petit frère ces temps-ci et qui montent souvent le ton très vite à la moindre petite chose qu’il fait de travers. Je vais leur rappeler que c’est moi la maman et que s’il y a quelque chose, qu’ils doivent venir me voir pour que j’intervienne. Je vais aussi leur demander de mettre un peu d’eau dans leur vin et leur rappeler qu’il n’a que 3 ans… ce qu’ils semblent oublier bien souvent.

De mon côté, je vais respirer par le nez et essayer de retrouver un peu de zénitude dans cette période intense avec mon fils intense. Je vais aussi faire de très très gros efforts pour être constante dans mes interventions et réactions, parce que je sais bien que je ne le suis pas tout le temps. Je crois qu’il n’y a rien de pire pour un enfant sensible qu’un parent imprévisible…


Je vais continuer de réfléchir à tout ça, mais si vous êtes déjà passés par là avec vos propres enfants et que vous avez des trucs, conseils ou encouragements à me donner, je suis tout ouïe!

mardi 19 mai 2015

Premier amour

Elle a presque 12 ans.

Elle a les yeux qui brillent.

Un sourire béat collé aux lèvres.

Le regard rêveur.

Un seul nom à la bouche.

Ma foi, ma fille serait-elle amoureuse pour la première fois? Je crois bien que oui!

mercredi 13 mai 2015

Sexualité 101

Grande M. a 11 ans, presque 12. Grand A. a 9 ans, presque 10.

Ils sont grands, mes enfants. Leurs intérêts changent, leurs jeux aussi, et leurs relations avec leurs amis et le sexe opposé également.

Ils parlent de plus en plus d’amour, de bisous, de menstruations, de seins qui poussent, de faire l’amour. Grande M. en parle de façon plus sérieuse, avec moi ou ses amies. Grand A., lui, en parle en niaisant ou en faisant le pitre. Chose certaine, ils parlent de sexualité tous les deux, à leur manière, selon leur degré de maturité et les caractéristiques propres aux garçons et aux filles de leur âge.

Ça fait un bout de temps que je me demande si je devrais parler de sexualité avec mes deux grands, et si oui, quoi dire. Bien entendu, ils connaissent depuis longtemps la mécanique, la biologie de la chose. Ils savent comment on fait des bébés et je leur ai appris les vrais mots qui représentent les parties génitales. Mais j’avais le sentiment que je devais aborder le sujet à nouveau avec eux pour parler de contraception, d’ITSS, de consentement, de plaisir et de respect, et de pornographie.

Quand j’ai demandé à Alexandre ce qu’il en pensait, il s’est écrié : « Ben voyons, ils sont beaucoup trop jeunes! » Son air de déni total face au fait que ses enfants grandissent m’a convaincue que c’était bel et bien le temps d’avoir une petite conversation avec eux. Hihi!

Je me suis dit que c’était mieux de leur parler « des vraies affaires » plus tôt que trop tard. Après tout, ma mère a toujours été très ouverte avec nous à propos de sexualité et répondait très adéquatement et sans aucune gêne ni tabou à nos questions sur le sujet.  Par exemple, quand j’étais en 6e année, deux garçons de ma classe m’ont demandé : « Sais-tu c’est quoi, un condom? » Moi, qui pensais qu’ils parlaient d’un condo : « Ben oui, ma grand-mère habite là-dedans! » Évidemment, j’ai fait rire de moi pas à peu près!

De retour à la maison, ce soir-là, j’ai demandé à ma mère ce qu’était un condom. Elle a répondu à ma question et a même sorti un condom, un vrai, pour me montrer à quoi ça servait et à quoi ça ressemblait. Ce n’était pas gênant du tout, c’était une explication simple et naturelle. Elle m’a aussi dit qu’elle en garderait toujours dans l’armoire et que je ne devais pas me gêner à en prendre si un jour j’en avais besoin. Bien entendu, j’étais bien loin de même penser à avoir des relations sexuelles, à cet âge, mais ça m’a permis de savoir que cette protection était importante et facilement disponible. Et non, de savoir des choses sur la sexualité et la contraception ne m’ont pas incitée à avoir des relations sexuelles plus tôt. Pas du tout. Ça m’a aidée par contre, rendue à cette étape de ma vie, à comprendre comment ça fonctionnait et à me protéger adéquatement.

Bref, c’est comme ça que je veux aborder la sexualité avec mes enfants. Simplement, parce que ça fait partie de la vie, et ouvertement pour que mes enfants ne soient pas gênés de me poser leurs questions. Assez tôt, aussi, pour qu’ils apprennent ces choses de la bonne façon, avec les bonnes informations et les bonnes valeurs, qui proviendront de moi, plutôt que de leurs amis ou, pire encore, d’Internet.

Un soir, je suis donc allée jaser avec ma grande dans sa chambre. Je me suis assise sur son lit et on a placoté. Au début, elle était gênée, mais finalement, j’ai bien vu que je répondais à plusieurs questions qu’elle se posait sans oser les demander. J’ai commencé par lui parler de prévention des grossesses en lui parlant de la pilule et du condom. Puis, je lui ai conseillé de toujours utiliser le condom de toute façon, même si elle prend un jour la pilule, pour prévenir les ITSS. Ensuite, nous avons parlé de l’aspect émotif et affectif des relations sexuelles. Je pense qu’on oublie souvent d’en parler avec les jeunes. On parle de la « mécanique » et des maladies, mais à la base, c’est un magnifique acte d’amour, de tendresse et de complicité avec la personne qu’on aime, non? En tout cas, c’est ce que je veux que mes enfants apprennent. Je lui ai dit que puisque c’est un acte d’amour et de respect, jamais elle ne devait se sentir obligée de faire quoi que ce soit qui lui déplairait. Rien n’est obligatoire, en matière de sexualité, absolument rien. Et si son partenaire la force, lui met de la pression ou fait du chantage pour lui faire faire des choses qu’elle ne veut pas faire, c’est qu’il ne l’aime pas assez pour la respecter. Ma grande m’écoutait attentivement.

Je lui ai également parlé de pornographie. Nos enfants, aujourd’hui, ont facilement accès à Internet et nous ne pouvons pas toujours savoir ce qu’ils font sur le Web et surtout, ce qu’ils y voient. Si on peut avoir un certain « contrôle » à la maison, il n’en va pas de même lorsqu’ils vont jouer chez des amis ou lorsqu’ils regardent leur tablette électronique bien tranquille dans leur chambre. Je ne veux pas surveiller tout ce que mes enfants font ou restreindre leur accès au Web de façon arbitraire. Mais je veux développer leur esprit critique et les inciter à être vigilants lorsqu’ils naviguent sur la toile.

J’ai d’abord expliqué à ma grande fille ce qu’est la pornographie, en lui mentionnant que ce n’était pas approprié pour les enfants. Je lui ai expliqué que ces films ne représentent pas la réalité, que les actrices font semblant et font des trucs que bien des femmes n’ont pas envie de faire « dans la vraie vie ». Bref, si jamais elle est exposée à des images pornographiques, je ne veux pas qu’elle pense que ce qu’elle verra représente ce qu’est faire l’amour pour de vrai.

Elle m’a alors dit qu’une de ses amies lui avait déjà montré des gens tout nus qui font l’amour sur sa tablette électronique, mais que ça l’avait mise très mal à l’aise et qu’elle lui avait dit d’arrêter ça sur le champ. Je l’ai félicitée de s’être écoutée et d’avoir respecté le sentiment de malaise qu’elle avait ressenti. Je lui ai rappelé qu’il faut toujours écouter notre cœur et que si on ne se sent pas bien dans une situation, c’est que ça ne nous convient pas. Elle m’a aussi dit qu’une autre de ses amies avait vu des images pornographiques sur l’ordinateur familial après que son beau-père l’ait utilisé. Il n’avait visiblement pas bien fermé ses fenêtres de navigation…  Ça m’a confortée encore plus dans mon opinion que les enfants d’aujourd’hui seront inévitablement exposés à la pornographie, un jour ou l’autre, bien souvent involontairement. Nous ne pouvons pas les cloîtrer pour tenter de les soustraire à ces images, mais nous pouvons, en tant que parents, faire de la prévention qui les aidera à réagir de la bonne façon s’ils en voient…

J’ai terminé ma conversation avec ma grande en lui rappelant que même si c’est parfois gênant d’en parler, je serais toujours disponible pour répondre à ses questions.

Hier, j’ai décidé d’avoir le même genre de conversation avec grand A. Disons que sa réaction n’a pas été du tout la même!

Moi : « Grand A., j’aimerais ça te parler de sexualité »

A, horrifié : « Aaarrrkkk! »

Moi : « Ben voyons, c’est important! Pis c’est pas dégueu, ça fait partie de la vie! »

A, dégoûté : « Maman, AAA-RRRR-KKK-EEE! »

Moi, crampée : « Ok, ok! Je veux juste savoir si tu as déjà vu des images de monde tout nu sur le Web »

A, presque traumatisé : « Du monde tout nu? AAAAAA-RRRRRR-KKKKK-EEEEE! »

Hihi! J’ai laissé faire, je pense qu’il n’est pas du tout rendu là! Je me reprendrai plus tard, quand il sera plus réceptif.

Finalement, je suis allée jeter un coup d’œil dans l’historique de navigation des iPod de chacun de mes enfants, juste pour voir. L’historique de grande M. était vide, ce qui ne m’a pas surprise parce qu’elle utilise principalement la messagerie texte et la musique, c’est tout. Rien à signaler dans ses messages textes ni dans ses courriels non plus. L’historique de navigation de grand A. était exclusivement constitué de superhéros et de vidéos de dessins animés. Excellent!

Ma prochaine étape sera d’acheter un livre sur la sexualité, probablement celui de Jocelyne Robert, que j’adore, qui s’adresse aux 9-12 ans, et de le laisser trainer tout bonnement près des toilettes ou dans la bibliothèque du salon. Comme ça, s’ils ont des interrogations ou sont curieux, ils auront accès à une source fiable d’information sans avoir nécessairement à me poser des questions. Je pense que ça complètera bien le tout pour l’instant…

J’espère avoir abordé le sujet de la sexualité avec enfants de la bonne façon. Je pense bien que oui…

Et vous, comment avez-vous abordé le sujet avec les vôtres? Comment vos parents vous avaient-ils parlé de tout ça?


lundi 11 mai 2015

Ma maman, c’est la meilleure!

Je sais, je sais, la fête des Mères, c’était hier. Je suis donc une journée en retard pour publier mon texte sur ma maman. Mais j’ai une excellente raison : j’ai passé la fin de semaine avec elle! Je ne pouvais pas écrire un texte sur elle devant elle, quand même! Hihi!

Ce week-end, grande M., grand A. et Alexandre étaient partis au Jam Nathoo, un rassemblement de scouts niveau Louveteaux de partout à travers le Québec. J’aurais bien aimé y aller aussi, mais avec mes deux petits, ce n’était pas possible.

Quand ma maman a su que je passerais la fin de semaine seule avec petit L. et petite É., elle m’a proposé de venir me donner un coup de main. Bien entendu, j’ai dit oui!

Elle est donc arrivée samedi pour le dîner et nous avons passé tout l’après-midi à profiter du beau temps et de la chaleur avec mes deux petits cocos dans la cour. Il faisait si beau! Nous avons placoté de tout et de rien tout en regardant les enfants jouer et en les poussant dans les balançoires. Ils sont si mignons, quand ils jouent, perdus dans leur monde magique de la petite enfance où un rien les amuse et les occupe, que bien souvent, nous restions silencieuses à les observer, un sourire collé aux lèvres.

Puis, nous sommes allés faire une petite épicerie pour acheter ce dont nous avions besoin pour nous préparer un bon souper sur le BBQ. Ma sœur et son petit Z. sont venus nous rejoindre en fin d’après-midi et nous avons mangé tous ensemble. C’était vraiment une belle soirée!

Après avoir donné un bain aux enfants (absolument et indiscutablement nécessaire tant ils étaient crottés!), ma mère leur a lu des histoires, puis ils se sont endormis en deux minutes, épuisés par leur journée au grand air.

Ma maman et moi avons placoté jusqu’à tard, puis sommes allées nous coucher. Le lendemain matin, nous sommes retournés jouer dehors pour profiter de la belle température avant l’arrivée de la pluie. Puis, nous sommes allés faire quelques courses.

Après, nous avons diné dehors, puis ma mère a préparé d’avance un bon souper en prévision du retour de mon trio de scouts affamés.

Elle est partie en après-midi, après que nous ayons passé une belle fin de semaine ensemble. J’étais si contente qu’elle soit là! D’abord, c’est toujours agréable d’être en sa compagnie, et ensuite, c’est beaucoup moins épuisant d’avoir de l’aide pour m’occuper de mes petits que de passer toute la fin de semaine seule avec eux.

Je suis tellement chanceuse d’avoir une maman comme ma maman. Il y en a qui disent que ce sont les âmes des bébés aux limbes qui choisissent la maman qui leur donnera la vie. Si c’est le cas, j’ai vraiment fait un excellent choix!

Ma mère, c’est la meilleure. Pour plein de raisons, dont celles-ci :

1.       Je peux lui parler de tout, tout le temps, sans tabou

Ma mère est ouverte et c’est si facile de parler avec elle. Je n’ai jamais besoin de me censurer quand je dois lui parler et elle accueille avec écoute, empathie et patience tout ce que j’ai à lui dire. Nous pouvons nous parler de sujets émotifs, intimes, sensibles sans que ce soit gênant. Si j’ai besoin d’aide, de conseils ou d’encouragements, je sais qu’elle sera là pour moi.

 Si j’ai besoin de me faire plaindre (eh oui, ça m’arrive de lui téléphoner exprès pour me faire plaindre, je suis bébé comme ça!), elle le fait avec plaisir et humour. C’est rendu une vraie joke entre nous, mais sans blague, ça me fait du bien. Héhé! Ça ressemble à ça :

-          Moi, plaignarde : « Maman, je t’appelle pour me faire plaindre. C’est donc ben dur être parent, j’ai le rhume, je suis menstruée, pis ça pue!!!! »
-          Ma mère, se retenant sans doute pour ne pas rire de moi : « Oh! Ma pôôôvre Julie! Tu fais donc bien pitié, c’est donc ben dur ta vie, c’est donc ben pas drôle!! »

2.       Avec ma maman, c’est facile, simple, pas compliqué

Quand on passe du temps ensemble ou qu’on se parle au téléphone, c’est facile. Pas de chichis, pas de malaises, pas de malentendus.

Des fois, on se parle beaucoup, on blague, on placote. D’autres fois, on reste silencieuses, on fait chacune nos choses de notre côté, on lit l’une à côté de l’autre, et c’est correct aussi. On n’a pas besoin de meubler le silence ni de se forcer pour se trouver des sujets de conversations.

Comme on se parle beaucoup et qu’on se connait bien, passer du temps ensemble, même plusieurs jours, n’est pas inconfortable. Nous nous partageons les tâches facilement, nous sommes capables de nous dire nos besoins ou envies. Je pense qu’on forme une bonne équipe.

3.       Elle est disponible pour moi, depuis toujours

      Comme mes parents se sont séparés quand j’avais quatre ans et que ma maman avait notre garde à temps plein, à ma sœur et à moi, elle nous a élevées toute seule. Malgré qu’elle était monoparentale et travaillait à temps plein, elle a toujours eu beaucoup de temps pour nous.

      C’était le bordel, chez nous, la cuisine était souvent en désordre, les vêtements trainaient partout parce qu’elle n’avait pas le temps de tout plier et ranger, mais vous savez quoi? On s’en foutait complètement. J’ai déjà entendu ma mère dire : « Le ménage peut tellement attendre! » Et c’est une magnifique chose qu’elle m’a apprise. C’est tellement vrai.
      
     Chez ma mère, c’était souvent en désordre, c’est vrai. Mais ma maman jouait avec nous, on se tiraillait, on écoutait la télé collées et elle nous faisait des grattouilles dans le dos, elle nous lisait des histoires. On se parlait, on s’amusait, on était ensemble. C’est bien plus important que d’avoir une maison impeccable.

      Aujourd’hui, devinez quoi? Ma maison est souvent en bordel. Je mentirais si je vous disais que je suis capable de m’en foutre complètement. J’aimerais bien avoir une maison toujours propre et bien rangée. Mais ma maman m’a appris que ce n’est pas le plus important et je l’en remercie tous les jours. J’ai tellement d’amies autour de moi qui stressent avec leurs tâches ménagères et encore plus quand elles savent que leur mère va leur rendre visite et leur passer des commentaires plates sur l’état de leur maison! Moi, je n’ai pas à m’en faire avec ça. Ma maman se fout du bordel de ma maison. Elle s’inquiète et se préoccupe de moi, de mes enfants et de mon mari. Pas de la propreté de mes planchers.

      Ma mère a toujours trouvé le moyen de maximiser son temps avec ses filles. Un jour, j’ai allumé sur une chose : quand j’étais petite, je ne me souviens pas vraiment quand ma mère allait faire l’épicerie. Il me semble qu’elle était à la maison avec nous tous les soirs et les fins de semaine. Alors je lui ai demandé et sa réponse m’a stupéfiée. Elle allait faire l’épicerie sur son heure de dîner, au travail! Ça veut dire qu’en toute hâte, tout en mangeant sur le pouce, elle allait faire l’épicerie et tout porter à la maison avant de retourner au travail pour l’après-midi. Partir du bureau, manger, faire l’épicerie, aller porter les sacs à la maison et mettre les choses réfrigérées au frigo et retourner au bureau, tout en ça en une heure top chrono! Wow!

      Maintenant que je suis grande, ma maman est toujours aussi présente et disponible pour moi. Nous nous parlons tous les jours au téléphone, parfois plus qu’une fois. Elle vient faire un tour à la maison presque toutes les fins de semaine. Elle me prépare de la bouffe et m’aide avec mon interminable lavage à faire. Elle passe du temps avec mes enfants, est disponible pour les garder quand j’ai besoin. Et tout ça, alors qu’elle travaille encore à temps plein.

      Je commence à me demander si elle n’a pas une cape et des pouvoirs de superhéros bien cachés, en fait…

4.       Ma maman fait à manger comme une reine

      Ma mère fait super bien à manger et en plus, elle aime ça. Elle réussit toujours les cuissons des viandes à la perfection, ce que je ne suis toujours pas capable de faire malgré ses conseils. Elle aime nourrir son monde et fait toujours de la bouffe pour une armée, ce qui signifie plein de bons restes à partager avec ma sœur après des repas en famille. Ce qui veut aussi dire moins de repas à cuisiner moi-même pour quelques jours… Héhé!

      Au début de mes grossesses, quand mes nausées m’empêchaient d’entrer dans ma cuisine sans avoir le cœur qui lève, ma mère venait à ma rescousse en m’apportant plein de repas tout préparés que je n’avais qu’à faire réchauffer. Même chose quand je suis dans une période de rush, que nous sommes malades ou juste qu’elle a envie de cuisiner. Je suis gâtée pourrie!

5.       Ma maman me fait confiance, toujours

Ma maman a une confiance inébranlable en moi. Elle pense toujours que je vais y arriver, même quand j’ai de gros défis à surmonter ou que je prends des grosses décisions. Avec le recul, étant moi-même maman maintenant, je me demande bien comment elle a réussi à ne jamais me montrer d’inquiétude face à mes choix de vie souvent non conventionnels.

Je suis partie en appartement loin, jeune, avec Alexandre. Nous nous sommes mariés jeunes. Nous avons décidé d’avoir nos premiers enfants alors que j’étais à l’université. Ce n’étaient pas des décisions nécessairement « raisonnables » ni conventionnelles.

Plusieurs personnes dans notre entourage ont passé des commentaires ou ont jugé ces choix de vie, devant nous ou dans notre dos (mais tout finit par se savoir…). Ma maman, elle, nous a soutenus et n’a jamais semblé trouver que nos décisions n’étaient pas les bonnes à ses yeux. Elle n’a jamais douté de notre capacité à réussir ce que nous entreprenions, même si c’était fou, même si on n’avait pas beaucoup d’argent, que nous étions jeunes ou que nous plongions carrément dans le vide et l’inconnu.

Au contraire, elle était là pour nous, pour nous soutenir moralement, nous encourager, nous aider.

J’aurais pu continuer cette liste encore longtemps. Ma maman, c’est la meilleure. Je l’aime profondément et je suis si chanceuse de l’avoir dans ma vie!

Merci, maman, je t’aime!!!


vendredi 8 mai 2015

Intégration à la nouvelle garderie réussie!

Lundi, petite É. a commencé à se faire garder à sa nouvelle garderie en milieu familial. J’avais bon espoir que son intégration allait bien se passer, et tout s’est effectivement bien déroulé.

Lundi, donc, son éducatrice m’a dit qu’elle me téléphonerait sur l’heure du dîner pour me dire comment les choses se passaient. Si petite É. montrait des signes d’anxiété ou pleurait beaucoup, je pourrais ainsi aller la chercher avant la sieste pour qu’elle ne fasse qu’une demi-journée de garderie.

À l’heure du dîner, comme convenu, l’éducatrice m’a appelée et m’a dit que petite É. allait très bien, jouait déjà avec les autres amis et avait bien mangé à la collation et au dîner. Bref, tout se passait comme sur des roulettes!

J’ai donc décidé de la laisser à la garderie pour l’après-midi, tout en avisant l’éducatrice que je pouvais aller la chercher en tout temps s’il y avait quoi que ce soit.

Finalement, cet après-midi-là, petite É. a fait une belle sieste et s’est bien amusée dans la cour avec ses nouveaux amis.

Son intégration s’est poursuivie de la sorte toute la semaine. Elle chigne un peu le matin quand je la dépose, mais ne pleure pas longtemps. Elle mange bien, dort bien, joue et tout va comme sur des roulettes. Je suis tellement contente et soulagée!

Un après-midi, je suis allée chercher petite É. et je l’ai emmenée avec moi pour aller chercher petit L. à sa garderie à lui (où petite É. allait aussi avant que je la change de milieu de garde). Aussitôt que nous sommes entrés dans la cour où se trouvaient tous les enfants, elle a montré des signes d’inconfort et d’inquiétude. Quand son ancienne éducatrice l’a prise pour lui donner un câlin, elle s’est mise à pleurer. Elle devait avoir peur que je la laisse là! Sa réaction m’a confirmé que j’avais fait le bon choix de la changer de garderie. Malgré la gentillesse des éducatrices et la qualité de l’installation où elle allait avant, elle n’y était pas bien. Un milieu familial est vraiment l’idéal pour ma petite puce.

Depuis que je l’ai retirée de son ancienne garderie, elle a d’ailleurs cessé de faire des crises à tout bout de champ. J’ai retrouvé ma petite É. souriante et taquine, toujours de bonne humeur ou presque.

Le changement le plus flagrant est sans aucun doute au niveau du langage. À la suite de son hospitalisation et de son intégration difficile à l’ancienne garderie, elle avait complètement cessé de parler. Elle communiquait tout de même, mais à l’aide de cris, de gestes et de signes. Elle ne disait même plus « papa » ou « maman », rien du tout!

Maintenant, elle placote, dit de plus en plus de mots, répète tout ce qu’on dit et fait même parfois des combinaisons de deux mots. Elle a commencé à dire « non » très clairement (vive le terrible two!). Son mot préféré est sans contredit « papa », puisqu’elle est en totale admiration devant son père.

Bref, ma petite É. s’adapte à sa nouvelle garderie encore mieux que je l’aurais souhaité. J’avoue avoir quand même un petit pincement au cœur de la voir se détacher de moi peu à peu et de ne plus l’avoir aussi souvent avec moi. Je m’ennuie d’elle et je me demande souvent ce que je suis en train de manquer de son développement quand elle n’est pas là.


 J’ai un peu le vague à l’âme de réaliser que ma petite dernière grandit, n’est plus aussi dépendante de moi qu’avant, et que je n’ai plus de bébé… En fait, je pense que c’est moi qui suis dépendante de mes enfants! J’ai de la misère à couper de cordon… 

vendredi 1 mai 2015

Ça me manquera…

Cet après-midi, nous sommes allés jouer au parc avec toute une gang d’amis qui font l’école à la maison. Nous devions bien être une dizaine de familles qui nous sommes retrouvées pour profiter de cette belle journée de printemps au grand air.

J’ai regardé mes enfants qui jouaient avec tous leurs amis, qui couraient, qui grimpaient, qui s’inventaient des histoires et des mondes, qui riaient, qui profitaient du soleil. J’ai parlé avec mes amies, nous nous sommes échangé des trucs sur l’école à la maison, partagé nos petits bonheurs, nos inquiétudes, nos réflexions.

J’ai aussi été abordée par deux mamans qui ne faisaient pas partie de notre groupe, mais qui étaient au parc avec les enfants qu’elles gardaient, ayant un service de garde à domicile. Comme d’habitude, un groupe d’enfants d’âge scolaire qui jouent au parc pendant les heures de classe attire beaucoup l’attention! Elles m’ont demandé, très poliment, ce que nous faisions là et pourquoi nos enfants n’étaient pas à l’école.

Je leur ai répondu que nos enfants étaient scolarisés à domicile et, bien entendu, les questions se sont mises à fuser. Quand je parle d’école à la maison avec des gens qui ne connaissent pas ça, j’ai toujours deux types de réaction : l’enthousiasme spontané ou la méfiance. J’ai eu droit à chacune de ces réactions avec ces deux mamans. L’une d’entre elles s’est exclamée : « Wow, c’est donc bien cool! » et l’autre, plus réservée, a dit : « Ah oui? Vous avez le droit? »

Ces réactions initiales ont été suivies d’une pléthore de questions qui se sont succédé les unes aux autres : « Mais les examens du Ministère? Avez-vous une formation en enseignement? Mais comment faites-vous pour savoir quoi leur enseigner et comment? La DPJ, dans tout ça, elle dit quoi? Et la CS? » Comme nous étions un gros groupe et que tous les enfants n’étaient visiblement pas en manque de socialisation, je n’ai pas eu droit cette fois aux inévitables questions sur l’isolement et la nécessité de côtoyer d’autres enfants. C’était assez évident que nos enfants étaient parfaitement capables de socialiser!

Une des deux femmes s’est mise à me parler de son enfant qui a des difficultés d’apprentissage, de ses défis, des batailles qu’elle a dû mener pour qu’il obtienne enfin des services à l’école. L’autre avait une amie dont la fille était douée et qui commençait à montrer des signes d’ennui importants à l’école, n’étant pas stimulée intellectuellement à la pleine mesure de ses capacités. Puis, elles se sont mises à parler de devoirs, d’horaires, d’examens, de toutes ces choses normales pour les enfants qui vont à l’école.

Je me suis retournée, j’ai regardé tous ces enfants qui jouaient au soleil dans ce parc en plein après-midi, un jour de semaine, et j’ai pensé à toute cette belle liberté que notre choix éducatif nous donnait.

J’ai pris un moment pour savourer cet instant, parce que ça achève. L’an prochain, grand A. retournera en classe. Avec tous les beaux défis et nouvelles expériences qui l’attendent. Mais aussi avec toutes les contraintes du milieu scolaire…


Notre projet d’école à la maison tire peu à peu à sa fin. Je suis prête à passer à autre chose et mes enfants aussi. Mais bon sang que ces moments de liberté me manqueront…