Qui suis-je?

samedi 27 septembre 2014

Juste nous deux



Ça fait des semaines que c’est inscrit sur mon calendrier. Ces derniers jours, nous comptions les dodos qui restaient avant aujourd’hui. Le simple fait d’en parler nous rendait tout excités.

C’est aujourd’hui qu’Alexandre et moi avions une journée sans enfants. Sans enfants comme dans « juste nous deux ». Ensemble.

Et pas seulement pour quelques heures, non! Pour TOUTE la journée, du matin jusqu’au soir, rien de moins!

Wow, tout ce temps juste pour nous! Qu’allions-nous donc en faire?

Sitôt levés ce matin, nous sommes allés reconduire les enfants chez papi et mamie. Ils étaient tous super contents d’y aller.

C’est la première fois que j’allais être séparée de ma petite É. aussi longtemps. Mais je n’étais pas inquiète du tout. Elle est grande, maintenant, et elle connait bien ses grands-parents.

Je suis donc partie sans aucune inquiétude, aucune crainte, rien. Juste de l’excitation de passer une journée entière avec mon amoureux!

Ça nous arrive si rarement d’avoir du temps sans nos enfants que nous ne savions même pas quoi faire! En fait, c’est que nous voulions tellement être sûrs d’en profiter à fond que nous voulions tout faire…

Nous avons décidé d’être réalistes, de ne pas surcharger notre journée et de nous reposer. 

Nous avons déjeuné-diné en tête à tête au resto. À la table voisine se trouvait une jeune famille avec un tout petit bébé. Une petite fille toute neuve, si neuve qu’elle n’était même pas encore toute dépliée!

Nous l’avons regardée. J’avais envie de croquer ses petites joues rondes. Je trouvais si mignonnes ses petites mini jambettes. Ah, que j’aime les bébés!

Alexandre était aussi en extase que moi. Mais autant avoir un tout petit mini bébé tout neuf dans les bras nous manquera, autant nous sommes convaincus, heureux et même soulagés que notre famille soit terminée.

En après-midi, nous sommes allés marcher dans le parc Les Salines de Saint-Hyacinthe. C’est tout près de chez nous et nous n’y étions jamais allés. Quel magnifique endroit! Nous nous sommes promis d’y retourner très bientôt avec les enfants.

Nous avons marché longtemps. Juste nous deux.

Nous nous sommes même tenus par la main! C’est si rare que nous pouvons le faire. Mais cette fois, nous n’avions ni poussette à pousser, ni petite main d’enfant à tenir, rien.

Nous avons parlé beaucoup. De nos projets. De nos états d’âme. De nos préoccupations. De nos joies. De ses futurs tatous. De nos enfants, bien sûr.

Nous avons ri aussi. De rien de spécial, juste des petites niaiseries qui me font rire à tout coup, et de mon fou rire qui le fait rire ensuite.

Nous nous sommes tus souvent. Juste pour apprécier le silence, le bruit du boisé et du parc. Il n’y a rien de mieux que de se taire, parfois, pour ressentir pleinement la présence de l’autre à ses côtés. Et pour me trouver tellement chanceuse d’être avec lui, d’être ensemble, d’être nous.

Il faisait beau, il faisait chaud, mais l’ombre du boisé apportait une certaine fraîcheur vraiment confortable. Nous avions apporté chacun notre livre, pensant que nous aurions peut-être envie de nous installer quelque part pour lire l’un à côté de l’autre. Finalement, non. Nous promener était trop agréable et nous n’avions aucune envie de nous arrêter.

En fin d’après-midi, nous sommes allés à l’épicerie ensemble pour acheter ce dont nous avions besoin pour le souper. Nous nous sommes choisi chacun un petit dessert spécial, à notre goût.

Nous avons soupé tranquillement à la maison. Nous avons pris notre temps, savouré chaque bouchée. Parlé, encore. 

C’est si agréable de goûter vraiment à ce qu’on mange. De ne pas être interrompus. De ne pas avoir de dégât à ramasser pendant le repas, ni de chicane à gérer. Pas de cacophonie. Pas d’enfants qui veulent tous parler en même temps. Juste de pouvoir manger calmement est formidable, quand ça ne nous arrive pas souvent.

En soirée, mes seins durs-comme-de-la-roche-car-trop-gonflés-de-lait ont sonné l’heure d’aller chercher les enfants.

Je m’étais ennuyée d’eux juste un petit peu. Juste assez pour dire que j’avais hâte de les revoir (et que petite É. me soulage en buvant de mon lait!), mais pas trop.

Les enfants étaient heureux, quand nous les avons rejoints chez papi et mamie. Ils avaient passé une belle journée et s’étaient bien amusés.

C’était une journée parfaite.

Nous n’avons absolument rien fait de très extravagant! Mais c’était une journée toute simple, calme, reposante et « ressourçante » comme nous en avions tant besoin.

On avait expliqué aux enfants que nous avions une journée d’amoureux. Alors, on s’est aimés. Et pour ça, pas besoin de flaflas, de grandes dépenses ou de sorties fancy.

On est déjà très amoureux tous les jours, de toute façon. C’est juste qu’aujourd’hui, on avait encore plus de temps que d’habitude pour s’en rendre compte.

On était bien, on était amoureux.

Pour une fois, on était juste nous deux.

vendredi 26 septembre 2014

Top 5 des signes que les activités scouts ont recommencé



C’est l’automne! Ça veut donc dire la rentrée (ou non rentrée, dans notre cas) scolaire, le début des activités parascolaires et… le recommencement des activités scoutes!

Alors, voici un petit top 5 des signes qui indiquent que l’année scoute est recommencée :

1.    Votre calendrier se remplit à la vitesse de l’éclair. 

      Réunions scoutes, promesses, camps, sorties et activités de financement feront partie de nos vies au cours des prochains mois! Le scoutisme, c’est intense et ça demande beaucoup de temps, mais c’est tellement le fun!

2.  Vous avez des calendriers à vendre

Devinez quel calendrier je remplis d’activités scoutes? Ben oui, le calendrier des scouts! C’est concept, non?

La vente du calendrier des Scouts du Canada est une tradition pour de nombreux groupes. C’est un moyen de financement hyper important, alors si des scouts passent à votre porte pour en vendre, s’il-vous plaît, encouragez-les! En plus, cette année, le calendrier est magnifiquement illustré par Pierre Pratt. Ses illustrations sont colorées et lumineuses, comme les minois de vos petits et grands scouts!

3.  Vous devez prévoir une petite escapade à La Cordée pour acheter un uniforme

Mon grand A. est monté aux Louveteaux cette année. Qui dit montée, dit nouvel uniforme! Nous devrons donc aller faire un tour à La Cordée pour acheter le nécessaire et la fameuse chemise verte qu’il a si hâte d’enfiler. Un des plus grands défis que je rencontre, lorsque je vais à La Cordée, c’est… d’empêcher Alexandre de tout acheter et d’y passer des heures et des heures à regarder avec envie tout le matériel de plein air. Héhé!

4. Vous avez de nouvelles badges à coudre

Ah, là là, les badges! Qui rendent si fiers nos scouts, mais qui sont une telle corvée pour moi à coudre! Quand donc me déciderai-je à apprendre à utiliser ma machine à coudre? Je n’ai plus le choix, je vais fixer une date sur mon calendrier (scout, bien sûr) pour m’atteler à cette tâche. Voyons voir, quel mois tombe la semaine des quatre jeudis, cette année?

5. Vous vous faites raconter tout plein de nouvelles anecdotes et histoires

Et c’est reparti pour une année remplie de rires, d’anecdotes, d’aventures, de chansons et d’histoires. J’aime tellement quand mes enfants (et mon animateur de mari!) me font le récit de tout ce qu’ils vivent avec les scouts! C’est comme si j’y étais moi aussi. Encore une fois, c’est une panoplie de beaux souvenirs qui sont en train de se créer!

Et vous, quels sont vos signes que les activités scoutes ont repris dans votre maisonnée?

Pour lire d’autres billets sur les scouts, c’est par ici et ici!

mercredi 24 septembre 2014

Un vent de changement



Sentez-vous ce vent de changement qui souffle? 

En tout cas, dans ma famille, ce vent souffle très fort et emmêle mes émotions et mes idées, ces temps-ci.

À la suite de mes réflexions sur la route, j’ai décidé d’inscrire petit L. à temps plein à la garderie. C’est cette semaine qu’il commencera officiellement à y aller cinq jours par semaine. 

Je me sens en paix avec cette décision la plupart du temps… C'est-à-dire pas mal tout le temps, sauf les matins où il a moins envie d’y aller! Mais heureusement, rendu à la garderie, il va vite s’amuser et retrouve son sourire rapidement.

Cette routine plus stable devrait faire du bien à tout le monde et améliorer notre harmonie familiale.

J’ai beaucoup réfléchi à l’école maison, récemment, surtout en réalisant que les amies de grande M., qui sont en 5e ou 6e année, commencent déjà à visiter des écoles secondaires et à se préparer à cette grande étape.

Ça arrive si vite! Je ne sais pas si je suis vraiment prête à envisager le secondaire, mais le temps file et j’ai ressenti le besoin de me questionner quant à mon projet d’école maison.

Au terme de mes réflexions, il est clair pour moi que je n’ai pas envie d’enseigner à mes enfants au secondaire. D’une part, la matière se complexifie et « s’alourdit » énormément, et je n’ai pas le goût de m’y plonger.

Je lis plusieurs blogues de mamans qui font l’école à la maison, et bien que j’admire énormément celles qui poursuivent dans cette voie lorsque leurs enfants sont au secondaire, je dois dire que le récit de leur quotidien ne me donne aucune envie de le faire moi aussi.

J’ai aussi eu l’occasion de discuter avec des amies dont les enfants sont à l’école régulière, au secondaire. Leurs témoignages sont très positifs jusqu’à présent. Même celles dont les enfants avaient de grandes difficultés au primaire ont vu la situation de leur enfant s’améliorer beaucoup au secondaire. Les adaptations et aides technologiques pour les jeunes dyslexiques ont l’air très bien intégrées dans les classes et je trouve ça extrêmement encourageant.

Toutes ces lectures, discussions et réflexions m’ont aussi emmenée à réfléchir à ce que représente l’école au niveau secondaire au-delà du côté académique.

En effet, si j’avais décidé de poursuivre l’éducation à domicile de mes enfants au secondaire, je suis convaincue que je pourrais leur offrir une formation académique équivalente ou même supérieure à ce qu’ils recevraient à l’école. Pas parce que je suis meilleure qu’une autre! Simplement parce qu’un enseignement personnalisé, en un à un, me permet d’aller plus loin, de vraiment suivre leur rythme et leurs intérêts, ce qui est logistiquement impossible à faire par les enseignants en classe.

Toutefois, il y a quelque chose que je ne peux pas offrir à mes enfants en les gardant à la maison : l’expérience de vie et sociale que représente l’école secondaire.

Plus mes enfants grandissent, plus je constate que leur vie sociale devient importante pour eux. Grand A., mon Monsieur Social, n’a jamais assez d’amis, jamais assez de temps avec eux, n’est jamais rassasié d’être entouré. 

Or, avec l’école maison, nous ne voyons pas des amis tous les jours et je vois que ça commence à le déranger. Nous voyons des familles qui font l’école à la maison plusieurs fois par mois, parfois même toutes les semaines, mais ce n’est pas pareil.

Je vois que grand A. s’ennuie de sa gang d’amis. Ses meilleurs amis sont encore ceux qu’il avait rencontrés à l’école et qu’il fréquente les fins de semaine et les jours de congé.

Un soir, au souper, j’ai exposé à mes enfants toutes mes réflexions. Nous avons parlé du secondaire qui s’en vient à grands pas et du chemin que nous avions envie de prendre pour y parvenir.

Spontanément, grand A. m’a dit : « Maman, l’an prochain, je vais être en 5e année et je vais retourner à l’école. Je veux retrouver mes amis – insérer ici toute la liste de ses amis d’école – et avoir ma gang. »

Moi : « Tu es sûr, grand A.? À l’école, tu trouvais ça plate de rester assis longtemps, aussi. »

Grand A. : « Oui, mais c’est pas grave, je vais me réhabituer. En plus, j’apprends vite alors ça va bien aller. »

Moi : « D’accord, c’est ton choix, je t’encourage à prendre la décision que tu sens être la bonne ».

Grand A. : « En fait, maman, je pense que je voudrais retourner à l’école cette année. Est-ce que je peux? »

Moi (vraiment très surprise) : « Euh, oui, tu peux. Je vais appeler à l’école cette semaine, si tu veux y retourner. »

Grand A. (songeur) : « Mais… je vais y penser. Je ne suis pas encore sûr »

Moi : « OK, dort là-dessus cette nuit, et on s’en reparler demain. Tu n’as pas à prendre de décision précipitée. »

Le lendemain matin, j’ai retrouvé mon grand A. devant le calendrier familial, qu’il regardait attentivement.
 
Grand A. : « On a beaucoup de belles activités et sorties prévues avec le groupe d’école maison… Je ne veux pas les manquer. Je vais retourner à l’école l’an prochain. »

Moi : « C’est parfait. De toute façon, il n’y a rien de coulé dans le béton! On aura bien le temps d’y repenser et d’en reparler »

Alors voilà, pour l’instant, grand A. veut retourner à l’école l’an prochain.

Quant à grande M., elle n’a pas envie de retourner à l’école et je la comprends. Je pense aussi que ce ne serait pas une bonne idée qu’elle y retourne avant l’entrée au secondaire. Elle n’est pas prête du tout et doit consolider ses apprentissages, principalement en français. Il ne sert à rien de la renvoyer dans un milieu qui la fera replonger à toute vitesse dans ses difficultés d’apprentissage.

Pour son école secondaire, on verra bien. Je devrai « magasiner » soigneusement sa future école pour m’assurer qu’elle aura toute l’aide et les adaptations dont elle aura besoin.

Même si je dis que je n’ai pas envie d’enseigner le secondaire à mes enfants, je garde la porte ouverte à cette option tout de même si l’école ne convient pas. Au fond de mon cœur, j’ai un gros doute sur la capacité de grande M. à s’épanouir et apprendre dans le système scolaire. Et c’est sûr que je ne la laisserai pas tomber et la reprendrai à la maison si le secondaire ne fonctionne pas pour elle.

De mon côté, j’ai l’impression d’avoir 10 tonnes de moins sur les épaules maintenant que j’ai eu cette conversation avec les enfants. Savoir que grand A. a envie de retourner à l’école me réconforte beaucoup, car c’est le chemin éducatif que j’espérais qu’il choisisse. Je n’avais pas envie de le décevoir ou  d’avoir à le pousser dans cette voie dans l’éventualité où il n’aurait pas eu le goût d’y retourner. Mais de voir son enthousiasme et sa confiance face à cette option me rassure énormément.

L’an prochain, j’aurais donc à enseigner seulement à grande M., ce qui me convient très bien. Ça me permettrait de l’accompagner encore mieux et de lui consacrer plus de temps pour bien la préparer au secondaire.

Avec petit L. à la garderie, grand A. à l’école, et peut-être petite É. à la garderie aussi (je commence tranquillement vraiment pas du tout vite à y penser), ça veut dire que je pourrais peut-être recommencer à travailler…

Et j’aimerais ça! Je m’ennuie de travailler, d’avoir des projets à moi, et de gagner un peu d’argent. Avoir un seul salaire et quatre enfants nous oblige à faire des acrobaties financières dignes du Cirque du Soleil pour arriver. J’ai hâte qu’on puisse souffler un peu côté sous, mais aussi et surtout d’avoir des projets à moi, de me réaliser autrement.

Je ne suis pas du tout sereine ni sûre de rien, ces temps-ci. Aucune des décisions prises n’est fixée ou définitive. J’ai juste vraiment l’impression qu’on s’en va petit à petit vers autre chose, vers un nouvel équilibre, et j’espère que tous les membres de ma famille y trouveront leur compte. 

Chose certaine, ça tourbillonne vraiment fort dans ma tête ces temps-ci… et j’ai hâte que le vent se calme un peu!  

samedi 20 septembre 2014

Rouler pour réfléchir



Hier après-midi, j’étais seule avec mes deux plus petits. Grande M. passait la journée à un cours de Jeunes gardiens et grand A. était parti jouer chez un ami.

Après être allée reconduire grand A. chez son ami, j’avais une heure à tuer avant un rendez-vous chez la coiffeuse pour petit L. 

Une heure, c’est long et pas long en même temps… Ce n’est pas tout à fait assez long pour retourner à la maison, débarquer les deux petits, les occuper pas longtemps et devoir les rembarquer à nouveau dans l’auto. Mais c’est pas mal long pour aller attendre au salon de coiffure, surtout quand c’est à peu près l’heure de la sieste…

Alors, j’ai décidé d’aller rouler un peu pour voir s’ils s’endormiraient, ce qui me permettrait 1) de ne pas leur faire sauter leur sieste, 2) d’avoir un peu de temps tranquille.

Je syntonise la station Radio Classique et je prends la route qui longe la rivière Richelieu. Petite É. s’endort rapidement et petit L. somnole et se repose.

Quant à moi, je conduis, j’apprécie la magnifique musique et je contemple le paysage. J’aime tant la vallée du Richelieu! Je regarde la nature, la rivière et le Mont-St-Hilaire. Je traverse les jolis villages qui longent le Richelieu. Je m’imagine comment serait ma vie si j’habitais dans les belles maisons ancestrales ou champêtres que je croise.

Mon esprit vagabonde. Pour une rare fois, c’est calme et je peux penser en paix. Ça ne m’arrive pas souvent!

Je pense aux rénovations que nous aimerions faire dans la maison. Je rêve d’avoir une cuisine plus grande, plus fonctionnelle, plus ouverte. J’imagine à quoi ça ressemblerait, combien ce serait agréable…

Je réfléchis à l’école à la maison, aux projets que nous avons, à notre façon de fonctionner. Je pense à mes deux plus grands, aux décisions que je devrai bientôt prendre en prévision de leur entrée au secondaire. Ça m’angoisse un peu et ça s’en vient vite…

Éventuellement, je fais demi-tour pour revenir vers Beloeil. Petit L. s’en rend compte et me dit : « Maman, veut pas aller à la maison! » Je lui dis que nous n’allons pas à la maison, mais chez la coiffeuse. Il se détend à nouveau.

Je continue de rouler et mes pensées se tournent vers mon petit L. Il arrive souvent qu’il ne veuille pas retourner à la maison quand nous sortons. Ce matin, en se levant, il m’a demandé s’il allait à la garderie aujourd’hui et était déçu d’apprendre que non.

Pendant l’avant-midi, j’ai passé du temps à jouer avec lui aux blocs et aux autos. Puis il m’a demandé de « faire de l’école », c’est-à-dire un petit cahier sur les formes et les couleurs. Nous en avons donc fait ensemble un bon bout de temps.

Malgré tout le temps que je lui ai consacré, j’ai l’impression que ce n’était pas encore assez. Il s’est mis à bouger, à courir partout, à faire des mauvais coups. J’ai dû le réprimander plusieurs fois parce qu’il lançait des jouets. Il achalait sa petite sœur. Et tout ça, un jour de congé, où je n’ai même pas d’école à faire aux plus vieux et que j’ai pu lui consacrer beaucoup de temps!

Je crois qu’il aurait besoin d’aller à la garderie à temps plein. Trois jours par semaine ne sont peut-être plus suffisants pour répondre à ses besoins, et aux miens.

Ça me confronte énormément. J’aurais aimé qu’il soit « bien », à la maison. Il ne l’est pas. Il a besoin de plus. Il a besoin de sortir de la maison et d’être stimulé ou occupé autrement. 

Il aime aller à la garderie. Il aime ses éducatrices et ses amis. Le soir, quand on va le chercher, il est toujours super de bonne humeur, souriant et content de nous montrer à quoi il jouait. 

À trois ans, il est maintenant capable de nous raconter ce qu’il a fait dans sa journée, ce qu’il a aimé et moins aimé. Il nous parle de ballons, de jeux dans la cour, de petites autos. Il me dit ce qu’il a mangé. Il mange bien, à la garderie. Il fait de belles siestes aussi. Visiblement, c’est un milieu où il est bien. 

Je conduis, je réfléchis. Je me questionne. Tous mes enfants sont si différents…

Grande M. n’était pas heureuse et ne s’épanouissait pas bien en milieu plus structuré, que ce soit à la garderie ou à l’école. Pour elle, lui enseigner à la maison est l’idéal et lui permet d’apprendre calmement, à son rythme.

Pour Grand A., ça allait bien à la garderie et ça allait tout aussi bien à l’école par la suite. Quand je lui ai offert de faire l’école à la maison, il a voulu essayer et il aime ça aussi. En fait, je crois qu'il s’adapterait facilement à toutes les situations.

 Petit L., lui, semble avoir besoin de sortir de la maison pour s’épanouir pleinement. Au début, je l’envoyais quelques heures par semaine à la halte-garderie de la maison de la famille. Rapidement, il s’est mis à ne plus vouloir revenir à la maison quand j’allais le chercher à l’heure du dîner. Je l’ai alors inscrit pour une journée complète par semaine, puis deux. Il adorait ça. Je l’ai donc inscrit à la garderie qu’il fréquente actuellement trois jours par semaine, et j’ai l’impression que ce n’est pas encore assez pour lui…

Quand nous sommes arrivés au salon de coiffure, j’avais l’impression d’avoir bien réfléchi. Les enfants étaient reposés et moi aussi. J’aime beaucoup conduire… Les écologistes trouveront peut-être que mon moyen d’avoir la paix pour penser n’est pas très bon pour l’environnement, mais j’ai les moments calmes que je peux avoir! C’est si rarement silencieux autour de moi que je dois profiter de toutes les occasions qui se présentent de pouvoir laisser mon esprit vagabonder librement.