Qui suis-je?

mardi 27 mai 2014

Culpabilité, sors de mon esprit…



Je me sens coupable. Très souvent, en fait, et de plein de choses. Je crois qu’un réservoir inépuisable de sentiment de culpabilité est né en même temps que chacun de mes enfants. 

Ces temps-ci, je me sens vraiment coupable d’envoyer petit L. à la garderie trois jours par semaine.
Je sais pourtant qu’il y est bien. Nous avons choisi la garderie avec soin, et avons trouvé un endroit formidable qui a un programme sportif extraordinaire. Pour petit L., qui bouge tout le temps et adore jouer dehors, au ballon et courir, c’est l’idéal.

Ma tête sait tout ça! Mais mon cœur ne le comprend pas encore… Je me sens mal, parce que je reviens à la maison m’occuper de mes trois autres enfants. J’ai l’impression de le mettre à part, et je déteste ça. Et les matins où il doit aller à la garderie, petit L. n’est pas content. Il ne fait pas de crises, ne pleure pas, mais boude un peu. Il préférerait rester à la maison, je le sais bien.

Si j’allais travailler, et j’entends par là si j’avais un emploi rémunéré, je me sentirais sans doute moins coupable. Pourquoi l’envoyer à la garderie, alors, puisque je n’y suis pas vraiment obligée?

Parce que je dois trouver un équilibre entre les besoins de tous mes enfants, voilà la réalité. J’ai deux grands à qui je fais l’école à la maison qui ont besoin de calme pour pouvoir se concentrer, et de mon attention pour pouvoir les accompagner dans leurs apprentissages. J’ai petit L., qui, à deux ans et demi, déborde d’énergie, veut jouer dehors du matin jusqu’au soir, et qui fait du bruit constamment. Et j’ai petite É., calme et douce, qui a besoin que je la berce, que je la câline, que je joue avec elle aussi.

Au début de l’année scolaire, L. était à la maison avec nous tous les jours. C’était une période intense où nous avons tous vécu beaucoup de frustrations. Les grands se choquaient contre L. qui les dérangeait dans leurs études. L. se choquait contre eux parce qu’ils étaient fâchés contre lui, et se fâchait contre moi parce que je n’étais pas toujours disponible pour jouer avec lui. Je me fâchais contre les grands parce qu’ils se fâchaient contre leur petit frère, et je me fâchais contre L. parce qu’il faisait des mauvais coups quand je ne m’occupais pas assez de lui. Et je me fâchais beaucoup contre moi-même de ne pas consacrer assez de temps à mon goût à ma petite É, qui passait souvent dans le beurre tant elle était tranquille. Et je me sentais coupable (ô surprise!) de ne pas être capable de répondre aux besoins de chacun de mes enfants. Je m’en sens encore coupable. En fait, je me sens vraiment « poche » des fois.

Au cours des derniers mois, nous avons décidé d’envoyer petit L. à la garderie à temps partiel, pour essayer de retrouver un équilibre et de faire diminuer les tensions dans la famille. Honnêtement, ça nous fait tous du bien. Les jours où L. n’est pas là, nos travaux d’école avancent vraiment bien. Je peux bercer ma petite É. et jouer avec elle pendant que les grands font leurs trucs. Nous apprécions tous le calme et le silence qui règne dans la maison ces jours-là. Quant à petit L, je pense qu’il s’est bien intégré à sa garderie. Il boude le matin quand je vais le reconduire et ne veut pas que je m’en aille. Mais les commentaires dans son agenda sont toujours positifs, il mange et dort bien, et participe aux activités.

Dans mon monde idéal, je serais capable de me cloner pour répondre de façon optimale aux besoins individuels de chacun de mes enfants. Mais je ne peux pas. Je ne suis qu’une maman pour quatre enfants, tous différents et uniques. Je ne peux que faire de mon mieux, même si ça implique parfois de devoir faire des choix et des compromis qui me font sentir… coupable.

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas maman et ne le serai jamais, donc je suis peut-être très mal placée pour commenter ce billet, mais je ne pense pas que ça soit une mauvaise chose d'envoyer L. à la garderie. Comme tu l'as dit, ta famille avait besoin de trouver un équilibre dans la routine et c'est le moyen que vous avez trouvé. Et puis ça lui permet d'être en contact avec des jeunes de son âge et de socialiser en dehors de son clan. Et tant qu'à être sur le sujet de l'équilibre, le fait d'en avoir 3 au lieu de 4 à t'occuper à temps partiel doit sûrement t'aider à te recentrer, te sentir moins stressée... Sens-tu une certaine amélioration au niveau de tes vertiges ces journées-là? C'est mon petit grand de sel.

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    1. Ça va de mieux en mieux à la garderie, et L. se plaint de moins en moins souvent les matins où il doit y aller. Ça m'encourage beaucoup et fait baisser mon sentiment de culpabilité! Les jours où il n'est pas là, c'est effectivement bien tranquille à la maison, avec seulement trois enfants ;-)

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