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dimanche 5 octobre 2014

Être trop gentil, c’est pas mieux



J’ai lu un article intéressant dans La Presse+, ce matin. Semble-t-il qu’être gentil, c’est bon pour la santé.

Ça semble logique, évident même. Être gentil, aimable, rendre service aux autres, être poli, me paraît cent fois mieux pour le moral qu’être frustré, en colère ou hargneux. 

Je pense, très humblement, que je suis gentille. Je suis toujours à l’écoute des autres, attentionnée et presque tout le temps souriante. Je devrais donc, en principe, être top santé!

Pourtant, je pense que je suis parfois (souvent…) « trop » gentille et ça, ça ne m’aide pas du tout à être bien dans ma peau et dans ma vie.

J’ai la notion de « sacrifice » très forte. Je suis excellente pour me faire passer en dernier plan après tout le monde. Je suis tout à fait capable de piler sur mes envies, mes besoins et mes propres sentiments pour faire passer ceux des autres avant les miens.

Sur le coup, cette gentillesse me fait du bien, c’est vrai. Je me sens valorisée et heureuse de contribuer au bonheur des autres. Ça me fait si plaisir de faire plaisir!

Le problème, c’est qu’avec le temps, ce plaisir de faire plaisir diminue. Ne reste qu’un sentiment de frustration, l’impression de n’exister qu’à travers le bonheur des autres et non pour moi.

Les gens aussi s’habituent à cette gentillesse. Ils finissent par prendre pour acquis que je serai disponible, présente, à l’écoute et prête à me sacrifier. Et donc, ils ne montrent plus autant leur reconnaissance. Cette reconnaissance dont j’ai tant besoin…

Non seulement les gens s’habituent à ce que je sois gentille, mais en plus, ils s’y attendent. Ils attendent de moi que je sois toujours celle qui pense aux autres, qui trouve les bons mots, qui est là pour eux. Et si, une fois, je ne me sens pas d’humeur à être gentille, alors là, ils tombent en bas de leur chaise de surprise. Je suis donc ben bête, tout à coup! 

J’aime faire plaisir aux autres. J’aime rendre les gens heureux. Je vais continuer d’être gentille parce que ça me fait du bien, et que franchement, je n’ai aucune envie de développer des ulcères d’estomac causé par une humeur amère.

Mais il serait peut-être temps que je commence aussi à être plus gentille envers moi-même. Me donner le droit de faire des choses pour moi, quitte à ce que ça fasse suer d’autres personnes. Me faire plaisir au moins autant que je fais plaisir aux autres. Me semble que ça ferait du bien!

*** Ne vous inquiétez pas, je n’écris pas ce billet parce que je suis déprimée! C’est juste le fruit des réflexions qui me sont venues à la suite de la lecture de l’article et je pense que c’est aussi en continuité avec le reste des changements qui se passent présentement dans ma vie. Rien n’est statique, tout évolue : moi aussi, il faut croire!

5 commentaires:

  1. Dire qu'il y a plusieurs années, j'ai suivi une thérapie où ma psy me disait qu'il était important que je me recentre sur moi au lieu de toujours chercher à vouloir faire plaisir aux autres. Toi, tu as fait la réflexion toute seule. Avoir su, je serais venue te voir au lieu de payer 80$ de la session! ;)

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    1. Eh bien, étant bachelière en travail social (tout comme toi d'ailleurs!), je peux en principe faire des thérapies à des clients... Donc, pour la lecture de ce billet, je te charge officiellement 80$.
      Je blague!
      Plus sérieusement, j'ai l'air bien bonne comme ça, mais si tu savais le nombre de thérapies que j'ai faites moi aussi pour cheminer et essayer de chasses mes bibittes intérieures... Je ne suis pas encore "game" d'en parler sur ce blogue, mais ça viendra peut-être.
      On réfléchit, on grandit, on se déstabilise, on se rééquilibre... Tu as bien fait de consulter un psy pour t'aider quand tu en as senti le besoin. :-)

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    2. J'ai consulté un psy 2 fois plutôt qu'une en fait. Pour des raisons totalement différentes. Et je ne regrette pas du tout parce que ça m'a fait un grand bien. Faut croire que ce n'est pas parce qu'on a étudié en travail social qu'on est capable de régler nos bobos intérieurs. Cordonniers mal chaussés, tu penses?

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  2. Bonjour,
    Je suis entièrement d’accord avec ce que vous avez écrit ! Malheureusement, je l’ai appris à mes dépens et je regrette d’avoir été trop gentille par moment. En général, plus on donne de soi-même, plus il faut en donner. Et le jour où l’on décide de se poser un peu et d’arrêter d’être la meilleure amie, on devient vite la pire personne sur Terre !

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    1. C'est difficile, de mettre nos limites, surtout quand on a été gentille avec tout le monde depuis longtemps. Les autres ne nous reconnaissent plus et sont frustrés qu'on leur refuse certaines choses ou qu'on leur dise franchement notre désaccord. C'est un dur apprentissage, que de se respecter, mais c'est très libérateur aussi, non?

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