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samedi 25 octobre 2014

Un samedi à l’urgence



Vous avez passé une belle journée? Je l’espère sincèrement, parce que pas moi!

Alors que petit L. semblait se remettre à merveille de son opération, il s’est mis à faire de la fièvre la nuit dernière.

Il dormait mal, se réveillait constamment en pleurnichant et était chaud comme une petite bouillotte. Le protocole remis par l’ORL était clair : si l’enfant fait de la fièvre plus de 36 heures après son opération, il faut consulter.

Si nous avions été un jour de semaine, nous aurions simplement pu nous rendre au département de chirurgie d’un jour pour voir le médecin. Bien entendu, il fallait que ses symptômes apparaissent un samedi, alors que ce département est fermé… Notre seule option : l’urgence de l’hôpital.

Alexandre est donc parti ce matin, vers 9 heures, avec un petit L. fiévreux, dans l’espoir de voir un médecin relativement rapidement. 

Vers 14 heures, il attendait toujours dans la salle d’attente de l’urgence. Il était passé au triage, vu une infirmière, mais pas le médecin. Petit L. était toujours fiévreux et mes deux hommes avaient faim et soif.

J’ai donc appelé ma mère à la rescousse pour qu’elle vienne s’occuper du reste de ma tribu pendant que j’irais au secours de mes deux affamés.

Arrivée à l’hôpital, j’ai pu donner une barre tendre à mon Alexandre et prendre sa relève. Petit L. dormait dans ses bras et il ne s’est même pas réveillé lorsque je l’ai pris sur moi. À mon tour de faire preuve de patience dans cette salle d’attente…

Pendant que mon petit loup dormait dans mes bras, j’ai eu beaucoup (trop) de temps pour observer autour de moi. Que c’est pénible, les urgences d’un hôpital! 

Toutes ces personnes malades autour de moi… Une femme était si pâle, au teint blanc-verdâtre, que c’en était épeurant. Elle tenait un bol à vomi dans ses mains et j’espérais de tout mon cœur qu’elle ne vide pas son estomac devant moi. Heureusement, ça n’est pas arrivé! Un pauvre monsieur avait lui aussi des problèmes digestifs et passait son temps à aller à la toilette. Il avait même fait dans son pantalon et tentait de cacher ses souillures avec son manteau autour de sa taille. Un autre homme avait reçu quelque chose dans l’œil, qu’il avait rouge et gonflé, et qui semblait très douloureux. Et ça toussait, dans cette salle, mon doux que ça toussait… 

Je n’arrivais pas à croire que j’exposais mon tout petit à tous ces microbes et virus pour une petite infection qui ne nécessiterait qu’une prescription d’antibiotique. Et j’étais désespérée qu’un jeune enfant n’ait même pas de cote de priorité supplémentaire.

Le temps passait, c’était long. Les ambulances se succédaient et je savais que chacune d’entre elles rallongeait mon temps d’attente, puisque les patients qu’elles transportent sont souvent prioritaires.

Pour rajouter à la morosité de la salle d’attente, la télévision qui était censée nous changer les idées était syntonisée sur Canal D, qui a présenté tout l’après-midi des documentaires sur des meurtriers célèbres. Ces émissions, pleines de reconstitutions de meurtres et de viols, n’avaient vraiment rien de réjouissant…

J’ai placoté un peu avec d’autres patients qui ne semblaient pas trop mal en point. Plusieurs m’ont félicitée d’avoir un petit garçon aussi sage. Au début, j’ai commencé par leur dire que s’il est aussi tranquille, c’est parce qu’il est malade. Mais après que plusieurs m’aient passé le même commentaire positif sur mon petit L., j’ai simplement remercié et accepté le compliment. Après tout, c’est vrai : ça faisait près de sept heures que nous attendions dans cette horrible salle d’attente et mon petit coco faisait preuve d’une patience exemplaire. Il se collait contre moi, faisait parfois rouler sa petite auto sur la chaise et sur moi, regardait des jeux sur mon iPod. Super tranquille, sans se plaindre, sans crise et sans chignage. Oui, mon petit L. est un patient exemplaire!

Enfin, vers 16 h 30, on nous a appelés pour nous placer dans une petite pièce de consultation où nous pourrions voir le médecin. Il n’était pas trop tôt!

Mais une fois rendu là, le docteur s’est encore fait attendre. La fièvre de mon petit L. était tombée et il recommençait à être plus actif. J’ai dû faire preuve de beaucoup de créativité pour le faire patienter tranquille. Je lui ai fait des dessins dans le dos avec mes doigts, nous avons joué à imiter des animaux. Il y avait un petit lavabo dans la pièce et je l’ai laissé se laver les mains au moins dix fois et jouer dans un petit filet d’eau qui coulait. J’ai pris des gants jetables à la disposition des docteurs et nous en avons fait des marionnettes.

Je commençais à être franchement à court d’imagination quand le médecin s’est enfin présenté.

Rapide examen des oreilles et de la gorge : les plaies de son amygdalectomie commençaient à s’infecter. Il a prescrit des antibiotiques pour huit jours. Consultation terminée.

Eh oui, nous avons perdu toute notre journée pour nous faire dire ce que je savais déjà. Tout ça pour un bout de papier, pour une prescription d’antibiotique. Quelle perte de temps! Et pendant toutes ces heures, j’ai exposé mon enfant à des virus qui pourraient être bien plus graves que l’infection qu’il a présentement!

C’est vraiment enrageant. D’un autre côté, je n’avais pas vraiment le choix de consulter aujourd’hui. Je ne pouvais pas risquer que l’infection s’aggrave et cause des complications plus importantes encore. J’aurais peut-être pu aller dans une clinique plutôt qu’à l’urgence de l’hôpital, mais en trouver une qui fait du sans rendez-vous un samedi n’est pas si facile. De toute façon, le protocole que nous a remis l’ORL était très clair : en cas de signes de complication (ce qui inclut la fièvre), il faut se rendre à l’urgence.

Nous sommes sortis de l’hôpital vers 17 h 30. J’étais épuisée et affamée. Petit L. semblait plutôt bien. Il était calme et relativement de bonne humeur.

Après un saut à la pharmacie pour aller chercher son antibiotique, nous sommes enfin revenus à la maison. Sitôt entrée, je me suis changée de vêtements et j’ai changé petit L. aussi. Pas question de traîner des virus sur mes vêtements et de contaminer ma maison! 

Je me suis mise en pyjama, ai absolument dévoré mon souper et me suis installée bien confortablement pour allaiter ma petite É. tout en écoutant le hockey.

Je suis bien contente que cette journée soit terminée et j’espère que l’antibiotique fera effet rapidement.

Finalement, je ne peux qu’admirer le personnel médical qui travaille tous les jours à l’urgence. Je ne serais jamais capable de faire votre travail. Jamais. Je vous lève mon chapeau!

6 commentaires:

  1. Les Canadiens ont gagné. Ça c'est réconfortant! ;-)

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    1. Oui!!! Je pense qu'ils ont gagné exprès pour me remonter le moral ;-P

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  2. Coucou Julie, comme le temps a du te paraître interminable...La prochaine fois, fait le détour par Montréal Children's, le temps d'attente y est beaucoup moins long. Voici les coordonnées d'un site qui affiche le temps d'attente en ligne, il y est ajusté automatiquement. http://wog.muhc.mcgill.ca/wog/mobile/home.seam;jsessionid=MLPqkaDyL1To3rmHB54TEA**?alg=RECENT_WEIGHTED_WAIT_TIME&cid=3130

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    1. En fait, je vais habituellement à Sainte-Justine et ça se passe toujours très bien, mais cette fois, je devais retourner à l'hôpital où il a été opéré, donc Pierre-Boucher. Mais décidément, les hôpitaux non spécialisés en pédiatrie font vraiment dur de ne pas accorder de priorité aux tout-petits!
      Merci pour la référence, je ne connaissais pas ce site! Très pratique!

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  3. La joie des urgences... Heureusement, dans mon cas, les personnes greffées ne sont pas laissées trop longtemps dans la salle d'attente, vu notre système immunitaire affaibli. On essaie de nous mettre rapidement dans une petite salle ou de nous trouver une civière. Ça devrait être la même chose pour les enfants; eux aussi ne sont pas encore équipés pour résister contre les méchants virus qui courent. Notre système de santé est mal fait...

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    1. Oh oui, notre système de santé est mal fait pour ça! Grande M. aussi passe toujours en priorité à l'urgence à cause de sa maladie des glandes surrénales. C'est pas mal le seul avantage que lui donne cette maladie, mais bon...

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