Mon petit L. a maintenant trois ans et quatre mois. Il saute
et court partout. Il placote tout le temps et fait de belles phrases. Il a
beaucoup d’imagination. Il commence à chanter l’alphabet et à compter, quoiqu’un
peu tout croche, bien entendu.
Il est grand, mon petit garçon!
Mais il n’est pas encore propre. En fait, il ne veut rien
savoir d’aller sur le petit pot!
Depuis déjà plusieurs mois, j’ai un petit pot dans la salle
de bain principale, un dans la salle de bain du sous-sol et un autre dans le
salon. Je lui ai acheté des caleçons tout mignons et super confortables. Je lui
ai aussi acheté des boxers serrés comme son papa et son grand frère, avec des
motifs de fusées et autres véhicules à moteur super cool.
Rien à faire, il ne veut rien savoir de quitter ses couches!
Il ne se plaint jamais qu’il est mouillé, même si parfois sa couche pendouille
dangereusement entre ses jambes tant elle est pleine. Il s’assoit parfois sur
le pot, mais sans rien faire. Il se fiche complètement
des autocollants de Flash McQueen que j’ai promis de lui donner lorsqu’il fera
dans le pot. Quand je lui offre le choix de la couche ou de la culotte, le
matin, il choisit systématiquement la couche.
Il faut dire que ces temps-ci, il est dans une période
d’opposition assez forte. Malgré ses trois ans bien sonnés, on le croirait
encore les deux pieds bien plantés dans la phase du non… Le « terrible
two » s’étire, on dirait!
Et il agit souvent en bébé. Il veut que je le berce, que je
le transporte dans mes bras. Il parle en jargon de bébé, avec une petite voix
plaignarde, tout en me regardant avec un sourire narquois. Il n’est pas tout à
fait prêt à grandir, mon petit L…
Je vois bien qu’il n’est pas rendu à l’étape de la propreté,
ni physiquement, ni psychologiquement. Je sais bien que ça finira par arriver, et rendu à son âge, la
propreté risque bien d’être acquise rapidement, quand il se décidera.
Après tout, grande M. a été propre à quatre ans, du jour au
lendemain, et même la nuit. C’est plutôt tard, surtout pour une fille, mais en
raison de ses retards de développement, je crois qu’elle ne ressentait pas bien
ses envies. Peu importe, aujourd’hui, à onze ans, l’âge auquel elle a cessé de
porter des couches n’a plus aucune importance.
Grand A., lui, a décidé qu’il ne voulait plus porter de
couches à deux ans et demi. Cette étape venait totalement de lui et il a
immédiatement porté des caleçons sans presque jamais s’échapper. Il a été
propre pour la nuit environ un an plus tard.
Pour mes deux plus vieux, jamais je n’ai eu à utiliser de
système d’émulation pour les encourager à devenir propre. J’ai simplement
attendu qu’ils soient prêts et ça s’est fait tout seul. Ils étaient si
confortables en sous-vêtements et si fiers d’être débarrassés de leurs grosses
couches que leur motivation venait de là, et non d’un autocollant ou d’un jouet
en guise de récompense. Je n’ai jamais eu à faire le clown, une danse de la
joie ou une célébration pour m’extasier devant leur pipi dans le pot. Pour moi,
la propreté est une étape naturelle qui viendra inévitablement. Bien sûr, je
leur montre que je suis contente qu’ils utilisent le pot quand ils le font,
mais je ne vois pas l’intérêt de faire la danse du pot ou une fête comme on le
voit dans les publicités de culottes d’apprentissage.
Alors pourquoi diantre suis-je aussi impatiente que mon
petit L. soit propre? Pourquoi est-ce que ça m’énerve autant qu’il ne veuille
rien savoir du petit pot?
C’est peut-être parce que j’ai deux enfants aux couches
présentement et que je suis tannée de laver des foufounes? Parce que je trouve
que ça coûte cher, des couches pour deux mousses?
Non, ce n’est pas ça. C’est parce que je sens une pression,
je crois.
Vous savez, quand vous avez un nouveau-né, on vous demande
systématiquement : « Est-ce qu’il fait ses nuits? »
Quand votre enfant approche son premier anniversaire, on
vous demande alors : « Est-ce qu’il marche? »
Dès que votre enfant atteint ses deux ans, la question à la
mode devient plutôt : « Est-ce qu’il est propre? »
Ça fait donc plus d’un an que je me fais demander si mon
petit L. est propre. Non, il n’est pas propre. Voilà. Il n’est pas prêt,
l’intérêt n’y est pas. C’est tout. Ça viendra.
Dans son groupe, à la garderie, petit L. est le seul à être
encore aux couches. Ça m’énerve. Son éducatrice m’en parle souvent. Il a fait
deux fois pipi sur le pot, à la garderie, et elle m’en a parlé comme si c’était
quelque chose d’absolument extraordinaire. Bien sûr, c’est super! Je ne peux
pas dire le contraire! Mais ces deux fois ne se sont jamais répétées et je me
demande si ce ne serait pas plutôt parce qu’il a été placé sur le pot au bon
moment, par hasard.
Il faut que j’arrête de m’en faire. Je dois lui faire confiance, à mon petit L. Quand il sera
prêt à mettre des petites culottes, je serai prête à l’accompagner dans cette
étape moi aussi!
On a le don comme maman de s'en faire pour tout! Et pourtant, nos enfants savent si bien nous montrer le chemin parfois. À ceux qui posent la question sur la propreté, ma mère répondrait : ne vous en faites pas, il sera propre le jour de ses noces! C'est ce que je réponds ici aussi... même chose pour la suce!
RépondreEffacerExcellente réponse, que celle de ta mère! Je me permets de lui voler pour la dire à mon tour à ceux qui me passeront des commentaires. Et puis, tu as bien raison : on s'en fait pour tout et pour rien, les mamans... Je m'énerve moi-même, des fois, de m'en faire autant!
EffacerÇa viendra.... c'est sûr!
RépondreEffacerÀ l'échelle d'une vie, ces choses sont si peu importantes...
Ceci dit; je comprends que tout ce nettoyage et change de couche multiplié par 2, c'est un brin agaçant.
Franchement, ça me dérange moins de changer les couches de deux enfants que de ramasser du pipi partout parce que j'essaierais de mettre mon petit homme propre alors qu'il n'est pas prêt! Je trouve les commentaires des gens plus désagréables que les changements de couche, en fait ;-)
EffacerBon, c'est sûr que je ne connais rien à la propreté chez les enfants, mais je pense que peu importe l'âge et la situation, on ne peut pas forcer un enfant à faire quelque chose s'il n'est pas prêt. C'est un peu comme on nous disait dans nos cours en travail social: on ne peut pas aider quelqu'un s'il ne veut pas s'aider lui-même. Laisse-le faire, ça va bien finir par arriver. ;)
RépondreEffacerTu as bien raison, ma belle et sage Viviane. On ne peut pas tirer sur une fleur pour la faire pousser... Je dois juste être patiente!
Effacer