Qui suis-je?

vendredi 29 mai 2015

Pas facile d’être constant et cohérent!

Mon petit L., qui aura 4 ans cet été, est intense. Très intense, en fait.

Ce n’est pas nouveau : il a toujours eu beaucoup de caractère. C’était un bébé à bras, qui voulait toujours être touché et porté, qui dormait peu et était facilement irritable.

Oh, ne vous méprenez pas! C’est aussi un petit bonhomme absolument adorable, drôle, taquin et super affectueux! Mais intense.

Ces temps-ci, il fait des crises de colère monstrueuses et hurle à tue-tête pour un oui ou pour un non. Chose certaine, tout le quartier est alerté lorsque monsieur mon fils est contrarié! En plus de crier et de s’opposer farouchement à tout ce qui lui déplait, il crie des gros mots, tape, donne des coups de poing, griffe. Il pousse sa petite sœur, lui arrache les jouets des mains. Quand je le mets en retrait dans sa chambre, il cogne dans la porte avec des objets, renverse son petit meuble de rangement en plastique… Bref, il n’est pas de tout repos!

Je crois sincèrement être une personne assez patiente en général. Mais ces derniers temps, j’ai bien du mal à conserver mon sang-froid devant les crises de colère de mon petit dictateur. Je déteste ce sentiment de rage qui monte en moi en même temps que les décibels de sa voix et qui me font prononcer à voix basse, entre mes dents serrées : « Petit monstre ! ». Je déteste lever le ton, me fâcher contre lui. Je me déteste de lui avoir donné une petite tape sur les doigts pour le saisir quand il était si fâché qu'il me frappait à coups de poing. Je n’aurais pas dû faire ça, je sais.

Il n’est pourtant pas du tout comme ça à la garderie. Il s’oppose un peu, parfois, mais très rarement, et n’y a jamais fait de crises de colère comme celles qu’il fait à la maison. J’en suis bien heureuse, d’ailleurs, ça me rassure beaucoup!

À la maison, toutefois, la situation est intenable. À bout de ressources, j’ai consulté divers sites Internet sur la discipline chez les enfants, question de voir si j’étais passée à côté de quelque chose…

Je n’ai rien trouvé de neuf sous le soleil. Toujours les mêmes conseils, les mêmes explications. Besoin d’attention, recherche de réaction de la part du parent même si son comportement produit une réaction négative de ma part. Besoin de tester les limites, de se savoir aimé malgré son comportement inadéquat. Je sais tout ça, j’avais déjà lu ça mille fois.

Il faut donc que je revienne à la base : lui donner plus d’attention positive et faire preuve de constance et de cohérence dans mes réactions face à ses comportements. Ça semble tout simple, dit comme ça, mais ça ne l’est pas!

D’abord, j’ai toujours eu l’impression que mon petit L. avait un besoin d’attention insatiable. Peu importe le temps et l’attention que je lui accorde, c’est comme si ce n’était jamais suffisant. Il en prendrait toujours plus, plus, plus. Comme si plutôt que de le combler et de satisfaire son besoin, l’attention que je lui donne ne l’incite qu’à en demander davantage. Je ne sais pas trop quoi faire avec ça.

Ensuite, être constant et cohérent dans les interventions est un véritable défi dans une famille nombreuse. C’est déjà difficile d’être toujours sur la même longueur d’onde dans nos façons d’intervenir entre deux parents, si vous rajoutez à ça un grand frère et une grande sœur préado dans le portrait, ça complique encore plus les choses!

Bien entendu, mes deux grands ne sont pas les parents et n’ont pas à intervenir comme tel. Mais ils s’occupent beaucoup de leur petit frère, ma grande M. le garde parfois, et naturellement, comme ils sont les plus vieux, ils ont comme une « autorité naturelle » qui vient avec leur rôle. Forcément, donc, ils interviennent souvent auprès de leur petit frère lorsqu’il a un comportement inadéquat, comme lorsqu’ils le voient bousculer sa petite sœur ou lancer des objets. C’est normal.

En plus, en bons préados qu’ils sont, et en qualité de grand frère ou de grande sœur, ils ont la mèche bien courte en ce qui concerne leur petit frère qui souvent leur tape sur les nerfs. Ces temps-ci, je pense qu’ils l’aiment autant qu’ils le trouvent agaçant!

Ce qui fait donc que moi, Alexandre, grande M. et grand A. intervenons auprès de petit L. Chaque jour, quatre personnes ayant chacune leur façon de faire, leur degré de patience et de fatigue dans le corps, leur personnalité et leur vision des choses réagissent complètement différemment face à ses crises et ses oppositions. Ça fait beaucoup.

Je pense que je vais devoir avoir une discussion avec mes grands, qui sont très impatients face à leur petit frère ces temps-ci et qui montent souvent le ton très vite à la moindre petite chose qu’il fait de travers. Je vais leur rappeler que c’est moi la maman et que s’il y a quelque chose, qu’ils doivent venir me voir pour que j’intervienne. Je vais aussi leur demander de mettre un peu d’eau dans leur vin et leur rappeler qu’il n’a que 3 ans… ce qu’ils semblent oublier bien souvent.

De mon côté, je vais respirer par le nez et essayer de retrouver un peu de zénitude dans cette période intense avec mon fils intense. Je vais aussi faire de très très gros efforts pour être constante dans mes interventions et réactions, parce que je sais bien que je ne le suis pas tout le temps. Je crois qu’il n’y a rien de pire pour un enfant sensible qu’un parent imprévisible…


Je vais continuer de réfléchir à tout ça, mais si vous êtes déjà passés par là avec vos propres enfants et que vous avez des trucs, conseils ou encouragements à me donner, je suis tout ouïe!

7 commentaires:

  1. Oui, je suis déjà passée par là. Mes problèmes à moi et à ma fille étaient graves car elle souffrait de troubles de l'attachement ayant été abandonnée, ayant vécu en orphelinat et adoptée (par moi!) à l'âge de quatre ans. Mais le comportement colérique et violent, je connais très bien et oui, ça faisait surgir de la colère intérieure mais des fois extérieure aussi, chez moi. On le sait qu'on est l'adulte et le parent et qu'il faut rester calme, mais on a beau le savoir, on est aussi des êtres humains. J'aime d'ailleurs beaucoup ta franchise et ton honnêteté. Je pense qu'il est préférable de ne pas attendre que ça dégénère pour consulter. Le clsc est gratuit et si tu tombes sur un bon intervenant, ça peut faire toute la différence. Et que toute la famille s'implique aide énormément aussi, Vas-y avec la marmaille au complet au clsc. C'est d'autant plus facile que tu fais l'école à la maison. Et comme cet enfant a le bonheur d'avoir un père, peut-être que de le lui confier à lui seul pourrait faire une différence? Style, papa fait une sortie seul à seul avec fiston. Bon, mais c'est pas juste, il ne le fait pas ou ne l'a pas fait avec les autres. La justice dans une famille, c'est de répondre aux besoins manifestés par chaque enfant et là, ton fils a besoin d'attention et la réclame même. En plus, une évaluation par le clsc permettrait également de savoir si le petit souffre de certains troubles qui n'ont absolument rien à voir avec la famille ou l'éducation. Bref, continue à t'ouvrir à propos de ce que tu vis, tu le fais ici, fais-le pour avoir de l'aide concrète aussi chez des professionnels. Tu es une femme de grande qualité, en introspection constante. Tu t'en demandes beaucoup. Laisse-toi aider et respire! ;o)

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci pour ton écoute virtuelle et tes conseils, Femme libre :-)
      Juste d'avoir parlé de la situation ici et avec Alex a déjà beaucoup aidé. Ma tension et ma frustration ont baissé d'un cran dès le lendemain! Comme par hasard, j'ai passé une meilleure journée avec mon petit homme. :-)
      Je n'hésiterai pas à aller chercher de l'aide si j'en ai besoin, ne t'inquiète pas. Pour l'instant, je constate surtout que ce sont des "passes", qui heureusement, finissent toujours par... passer. Mais je reste vigileante et je contacterai le CLSC si je deviens à bout de nerfs trop souvent.

      Effacer
  2. Ma fille aussi se conduisait très bien à la garderie. En fait, elle faisait des crises quand j'allais la chercher! Pas trop valorisant. Il y a plein de monde qui pensait que je la battais... dont mon propre père! L'horreur, je te dis, l'horreur.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ton père pensait que tu battais ton enfant? Ça devait être horrible!!!

      Effacer
    2. Ma fille se réfugiait dans ses bras et ne voulait pas le quitter quand je voulais partir. Il se demandait vraiment ce qui se passait. Je devais la lui arracher, elle hurlait et se débattait et mon père qui l'adorait et avec lequel elle était parfaite, me disait, inquiet "Mais qu'est-ce que tu lui fais pour qu'elle ne veuille pas aller avec toi?"

      Effacer
  3. Mes trois premiers enfants étaient du genre que je m'attendais. J'aurais pu penser que je l'avais l'affaire! Le quatrième a fait de moi une mère d'expérience. Tout ce que je m'étais dit (avant d'avoir des enfants) que mes enfants ne feraient pas, lui l'a fait.

    Je n'ai pas trouvé de solution miracle. Tout ce que je peux dire pour t'encourager, c'est qu'il a maintenant 21 ans et a bien de l'allure :-)

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci pour tes encouragements, Dabou! J'apprécie :-)
      C'est tellement vrai que chaque enfant est différent et qu'on doit réapprendre à être la maman de chacun d'eux... Ce qui a fonctionné avec un ne fonctionne pas nécessairement avec les autres!

      Effacer

Laissez-moi un petit commentaire, si le cœur vous en dit! J'adore vous lire!