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jeudi 11 septembre 2014

Mes petits pieds froids



Septembre 1998

Je viens tout juste d'avoir 17 ans.

Comme presque toutes les fins de semaine, ma gang d’amis et moi nous retrouvons chez JP. Ses parents partent au chalet tous les week-ends et il a la maison à lui tout seul!

Nous sommes plutôt sages, ne craignez rien. Musique, films, bonne bouffe et fous rires sont au programme. Pas d’alcool, pas de drogue, même pas de cigarettes. Juste du gros fun, à jeun. On est sages, je vous l’ai dit!

Cette fin de semaine-là, un nouveau venu se joint à notre cercle d’amis : Alexandre, le grand frère de mon amie Évelyne. Elle l’a invité à passer la fin de semaine avec nous.

Alexandre, je le connais juste un peu. Il allait à la même école secondaire que nous, bien entendu. Et puis, je le croisais parfois quand j’allais chez mon amie. Sans plus.

Mais… bon sang que je le trouve beau! Il a les cheveux longs, ce qui me fait craquer à coup sûr. Il a un look « plein-air », qui me plait tellement. Une magnifique mâchoire. Des belles lèvres…

Ça fait longtemps qu’il m’est tombé dans l’œil. Mais je ne suis que l’amie de sa petite sœur. Il ne m’a sans doute jamais remarquée. Il ne me regardait jamais quand il venait jaser avec sa sœur à notre table, à la cafétéria. De toute façon, il a tout le temps des blondes.

Et puis, je suis beaucoup trop gênée pour lui parler! Il est un peu excentrique, il m’intimide. J’ai dit à mon amie que je le trouvais bizarre, son frère. Je ne veux surtout pas qu’elle sache que je fonds quand je le vois… 

Alors, lorsqu’il s’est joint à nous cette fin de semaine chez JP, le cœur m’a fait mille tours. Il est beau, il est gentil! Nous parlons enfin et faisons connaissance pour vrai.

Assise sur le canapé avec un ami, je feuillette un livre sur les extraterrestres. Alexandre vient s’asseoir à côté de moi pour regarder lui aussi. On niaise tous ensemble. Nous sommes un peu coincés, tous les trois sur le canapé…

Mon ami se lève. Je me tasse un peu pour me décoller d’Alexandre, maintenant que nous avons plus de place. Il me dit plutôt : « Tu peux rester où tu es… » Alors, je reste tout près de lui et nous continuons de feuilleter le livre côte à côte.

En soirée, nous écoutons un film. Après, comme d’habitude, nous nous cordons tous dans le sous-sol pour dormir.

Je m’installe pour la nuit et c’est alors que je me rends compte qu’Alexandre s’est placé juste à côté de moi! Le cœur battant, je n’arrive pas à dormir. Il est si près!

Nous partageons la même couverture. En bougeant, mon pied touche sa jambe. Comme d’habitude, mes pieds sont glacés. Alexandre s’en rend compte : « Mets tes pieds sur ma jambe pour les réchauffer. »

Aaaaarrrgggh! Il n’est plus seulement couché à côté de moi : je lui TOUCHE! Ça y est, je suis persuadée que je n’arriverai pas à dormir de la nuit. Bien sûr, un pied sur un mollet, ce n’est pas super sensuel, mais pour moi, c’est incroyable!

Je ne veux pas enlever mes pieds, je veux continuer de lui toucher, mais comme ils sont réchauffés, c’est un peu gênant de les laisser là…

Alors, je sors subtilement un pied de sous les couvertures. Il devient tout froid. Je le remets ensuite sur Alexandre, tandis que je sors l’autre pied pour le refroidir… Héhé, j’ai trouvé une stratégie pour pouvoir le toucher toute la nuit : mes pieds seront froids tout le temps!

Le lendemain, nous retournons tous chez nous. Je pense à Alexandre tous les jours, toutes les nuits, toutes les heures. Je n’ai qu’une envie : le revoir!

Une semaine passe…

La fin de semaine suivante, nous allons à nouveau chez JP. Le film « Le Titanic » vient tout juste de sortir en DVD et il nous invite à aller l’écouter chez lui un après-midi.

Alexandre est là! Évidemment, nous nous assoyons l’un à côté de l’autre pour l’écouter. Je suis HYPER gênée et ne sait pas du tout quoi faire, comment me placer.

Mon amie Michèle me fait de (très peu) subtils gestes pour m’inciter à me coller sur Alexandre. Oh là là, c’est tellement gênant…

Je me déniaise et je m’accote sur lui. C’est ma place. Je suis bien…

Après le film, nous repartons chacun chez nous. Au coin de ma rue, Alexandre se penche vers moi et m’embrasse. Je pense que je vais défaillir.

Je rentre chez moi, referme la porte et m’accote derrière, sonnée. J’ai un chum! Mon premier vrai de vrai chum! Et ce n’est pas n’importe qui : c’est LUI! J’ai le goût de danser, de chanter, de crier mon amour au monde entier!

C’était il y a 16 ans. 

Encore aujourd’hui, devinez ce que je fais quand je me couche le soir? Je place mes petits pieds froids sur les jambes bien chaudes de mon Alexandre. Mais je n’ai plus besoin de stratagème pour les y laisser quand ils sont réchauffés!

8 commentaires:

  1. Oh! Quelle jolie histoire! Alexandre était ton premier chum et ça dure depuis seize ans? Charmant.

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    1. C'était mon premier "vrai" chum, en effet! J'avais eu des "kicks", des amourettes d'adolescente, mais rien de sérieux. Surtout, c'était la première fois que je me sentais en amour pour de vrai de vrai. Et j'ai encore des papillons dans le ventre quand je suis avec lui :-)

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  2. Hé c'est mon histoire à quelques détails près!!! Je suis vraiment heureuse pour vous! Pur bonheur!

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    1. As-tu utilisé la technique des petits pieds froids toi aussi? Hihi!

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  3. Oh, j'aime tellement ça savoir comment les couples se sont rencontrés! C'est tellement cute en plus, cet amour adolescent! (bon, fin de l'adolescence, mais tout de même!) On est-tu assez pognés dans ce temps-là, ça n'a pas de bon sens! Je trouve ça vraiment beau que vous vous soyez rencontrés jeunes comme ça et que vous soyez toujours ensemble aujourd'hui. Longue vie à votre couple!

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    1. Merci! Je te souhaite plein de belles années de bonheur avec ton amoureux, toi aussi :-)

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  4. trop drôle! comme nous....un vieux couple du secondaire 5 :)

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    1. Un vieux couple mets-en! ;-) Mais un vieux couple heureux!

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