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mercredi 24 septembre 2014

Un vent de changement



Sentez-vous ce vent de changement qui souffle? 

En tout cas, dans ma famille, ce vent souffle très fort et emmêle mes émotions et mes idées, ces temps-ci.

À la suite de mes réflexions sur la route, j’ai décidé d’inscrire petit L. à temps plein à la garderie. C’est cette semaine qu’il commencera officiellement à y aller cinq jours par semaine. 

Je me sens en paix avec cette décision la plupart du temps… C'est-à-dire pas mal tout le temps, sauf les matins où il a moins envie d’y aller! Mais heureusement, rendu à la garderie, il va vite s’amuser et retrouve son sourire rapidement.

Cette routine plus stable devrait faire du bien à tout le monde et améliorer notre harmonie familiale.

J’ai beaucoup réfléchi à l’école maison, récemment, surtout en réalisant que les amies de grande M., qui sont en 5e ou 6e année, commencent déjà à visiter des écoles secondaires et à se préparer à cette grande étape.

Ça arrive si vite! Je ne sais pas si je suis vraiment prête à envisager le secondaire, mais le temps file et j’ai ressenti le besoin de me questionner quant à mon projet d’école maison.

Au terme de mes réflexions, il est clair pour moi que je n’ai pas envie d’enseigner à mes enfants au secondaire. D’une part, la matière se complexifie et « s’alourdit » énormément, et je n’ai pas le goût de m’y plonger.

Je lis plusieurs blogues de mamans qui font l’école à la maison, et bien que j’admire énormément celles qui poursuivent dans cette voie lorsque leurs enfants sont au secondaire, je dois dire que le récit de leur quotidien ne me donne aucune envie de le faire moi aussi.

J’ai aussi eu l’occasion de discuter avec des amies dont les enfants sont à l’école régulière, au secondaire. Leurs témoignages sont très positifs jusqu’à présent. Même celles dont les enfants avaient de grandes difficultés au primaire ont vu la situation de leur enfant s’améliorer beaucoup au secondaire. Les adaptations et aides technologiques pour les jeunes dyslexiques ont l’air très bien intégrées dans les classes et je trouve ça extrêmement encourageant.

Toutes ces lectures, discussions et réflexions m’ont aussi emmenée à réfléchir à ce que représente l’école au niveau secondaire au-delà du côté académique.

En effet, si j’avais décidé de poursuivre l’éducation à domicile de mes enfants au secondaire, je suis convaincue que je pourrais leur offrir une formation académique équivalente ou même supérieure à ce qu’ils recevraient à l’école. Pas parce que je suis meilleure qu’une autre! Simplement parce qu’un enseignement personnalisé, en un à un, me permet d’aller plus loin, de vraiment suivre leur rythme et leurs intérêts, ce qui est logistiquement impossible à faire par les enseignants en classe.

Toutefois, il y a quelque chose que je ne peux pas offrir à mes enfants en les gardant à la maison : l’expérience de vie et sociale que représente l’école secondaire.

Plus mes enfants grandissent, plus je constate que leur vie sociale devient importante pour eux. Grand A., mon Monsieur Social, n’a jamais assez d’amis, jamais assez de temps avec eux, n’est jamais rassasié d’être entouré. 

Or, avec l’école maison, nous ne voyons pas des amis tous les jours et je vois que ça commence à le déranger. Nous voyons des familles qui font l’école à la maison plusieurs fois par mois, parfois même toutes les semaines, mais ce n’est pas pareil.

Je vois que grand A. s’ennuie de sa gang d’amis. Ses meilleurs amis sont encore ceux qu’il avait rencontrés à l’école et qu’il fréquente les fins de semaine et les jours de congé.

Un soir, au souper, j’ai exposé à mes enfants toutes mes réflexions. Nous avons parlé du secondaire qui s’en vient à grands pas et du chemin que nous avions envie de prendre pour y parvenir.

Spontanément, grand A. m’a dit : « Maman, l’an prochain, je vais être en 5e année et je vais retourner à l’école. Je veux retrouver mes amis – insérer ici toute la liste de ses amis d’école – et avoir ma gang. »

Moi : « Tu es sûr, grand A.? À l’école, tu trouvais ça plate de rester assis longtemps, aussi. »

Grand A. : « Oui, mais c’est pas grave, je vais me réhabituer. En plus, j’apprends vite alors ça va bien aller. »

Moi : « D’accord, c’est ton choix, je t’encourage à prendre la décision que tu sens être la bonne ».

Grand A. : « En fait, maman, je pense que je voudrais retourner à l’école cette année. Est-ce que je peux? »

Moi (vraiment très surprise) : « Euh, oui, tu peux. Je vais appeler à l’école cette semaine, si tu veux y retourner. »

Grand A. (songeur) : « Mais… je vais y penser. Je ne suis pas encore sûr »

Moi : « OK, dort là-dessus cette nuit, et on s’en reparler demain. Tu n’as pas à prendre de décision précipitée. »

Le lendemain matin, j’ai retrouvé mon grand A. devant le calendrier familial, qu’il regardait attentivement.
 
Grand A. : « On a beaucoup de belles activités et sorties prévues avec le groupe d’école maison… Je ne veux pas les manquer. Je vais retourner à l’école l’an prochain. »

Moi : « C’est parfait. De toute façon, il n’y a rien de coulé dans le béton! On aura bien le temps d’y repenser et d’en reparler »

Alors voilà, pour l’instant, grand A. veut retourner à l’école l’an prochain.

Quant à grande M., elle n’a pas envie de retourner à l’école et je la comprends. Je pense aussi que ce ne serait pas une bonne idée qu’elle y retourne avant l’entrée au secondaire. Elle n’est pas prête du tout et doit consolider ses apprentissages, principalement en français. Il ne sert à rien de la renvoyer dans un milieu qui la fera replonger à toute vitesse dans ses difficultés d’apprentissage.

Pour son école secondaire, on verra bien. Je devrai « magasiner » soigneusement sa future école pour m’assurer qu’elle aura toute l’aide et les adaptations dont elle aura besoin.

Même si je dis que je n’ai pas envie d’enseigner le secondaire à mes enfants, je garde la porte ouverte à cette option tout de même si l’école ne convient pas. Au fond de mon cœur, j’ai un gros doute sur la capacité de grande M. à s’épanouir et apprendre dans le système scolaire. Et c’est sûr que je ne la laisserai pas tomber et la reprendrai à la maison si le secondaire ne fonctionne pas pour elle.

De mon côté, j’ai l’impression d’avoir 10 tonnes de moins sur les épaules maintenant que j’ai eu cette conversation avec les enfants. Savoir que grand A. a envie de retourner à l’école me réconforte beaucoup, car c’est le chemin éducatif que j’espérais qu’il choisisse. Je n’avais pas envie de le décevoir ou  d’avoir à le pousser dans cette voie dans l’éventualité où il n’aurait pas eu le goût d’y retourner. Mais de voir son enthousiasme et sa confiance face à cette option me rassure énormément.

L’an prochain, j’aurais donc à enseigner seulement à grande M., ce qui me convient très bien. Ça me permettrait de l’accompagner encore mieux et de lui consacrer plus de temps pour bien la préparer au secondaire.

Avec petit L. à la garderie, grand A. à l’école, et peut-être petite É. à la garderie aussi (je commence tranquillement vraiment pas du tout vite à y penser), ça veut dire que je pourrais peut-être recommencer à travailler…

Et j’aimerais ça! Je m’ennuie de travailler, d’avoir des projets à moi, et de gagner un peu d’argent. Avoir un seul salaire et quatre enfants nous oblige à faire des acrobaties financières dignes du Cirque du Soleil pour arriver. J’ai hâte qu’on puisse souffler un peu côté sous, mais aussi et surtout d’avoir des projets à moi, de me réaliser autrement.

Je ne suis pas du tout sereine ni sûre de rien, ces temps-ci. Aucune des décisions prises n’est fixée ou définitive. J’ai juste vraiment l’impression qu’on s’en va petit à petit vers autre chose, vers un nouvel équilibre, et j’espère que tous les membres de ma famille y trouveront leur compte. 

Chose certaine, ça tourbillonne vraiment fort dans ma tête ces temps-ci… et j’ai hâte que le vent se calme un peu!  

10 commentaires:

  1. Wow! Et dire que ce grand chambardement a commencé par une simple promenade en voiture.... ;o))

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  2. Et si tu habitais dans le Grand Montréal, je te dirais d'aller voir du côté de l'école Vanguard, une école consacrée aux enfants avec troubles d'apprentissage graves et où ils sont heureux. Même ma Vingt ans, dyslexique, dysorthographique, dyscalculique, trouble de l'attention et dysphasique, y a été heureuse, du moins au primaire. Leur primaire finit un an plus tard que dans les écoles primaires ordinaires donc leurs enfants entrent à 13 ans au secondaire.

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    1. J'ai entendu parler de cette école et elle semble en effet formidable! Par contre, c'est effectivement un peu loin pour nous... Ça doit être dispendieux, aussi, non?

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    2. Non, pas dispendieux du tout. Va voir leur site. Les prix sont là. Il y a des élèves qui viennent de loin pour la fréquenter.

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  3. Des supers réflexions! Et comme on disait, l'autre jour, ce qui importe est le choix des enfants parce qu'ils sont responsabilisés et ainsi motivés! Bonne continuation dans ton chemin unique! :D

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    1. Merci, Michèle! De super grosses réflexions, en effet... On est encore en recherche d'équilibre mais on va trouver notre chemin à nous, j'en suis sûre :-)

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  4. On peut dire que ta ballade en voiture t'a mené loin dans tes réflexions! Je pense que c'est normal d'avoir tous ces questionnements en tête avec l'approche du secondaire et ces dernières années d'école à la maison. Une chose est certaine, c'est que je suis sûre que tu prendras la bonne décision!

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    1. Merci pour tes encouragements, ma belle Viv. Ce sont de grandes étapes que mes enfants sont sur le point de franchir, au niveau scolaire, et ça m'angoisse tellement! Je veux être sûre de prendre la bonne décision, qu'ils soient heureux et épanouis... et moi aussi. On va y arriver, une chose à la fois!

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  5. La décision que vous prendrez sera la bonne, ne t'angoisse surtout pas avec ça, Julie. Les enfants ne peuvent malheureusement pas toujours être heureux et épanouis, ils doivent vivre des difficultés, ça fait partie de leur cheminement. Vouloir leur éviter toute difficulté peut leur nuire à long terme. Tu as certainement entendu parler des enfants élevés dans la ouate, sans aucun stress, et qui se suicident lors de leur première peine d'amour?

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    1. Ah, c'est si difficile pour moi de ne pas être angoissée! Je suis faite comme ça, que veux-tu ;-) C'est vrai que les enfants doivent aussi se "casser la gueule" et faire des erreurs, pour apprendre. Nous l'avons tous fait et vécu, et ça arrivera à mes enfants aussi (en fait, ça leur est déjà arrivé plusieurs fois!) et il faut apprendre à les laisser aller et faire leurs propres expériences...

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