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jeudi 21 août 2014

Je me sens comme une grosse patate



Au moment où j’écris ces lignes, il est presque 22 heures. Petite É., en pleine forme, joue dans le salon près de moi. Elle a fait une sieste juste après le souper et ça a bousillé l’horaire habituel pour le coucher du soir.

La nuit dernière, elle s’est réveillée souvent et longtemps. Elle fait des dents et est très inconfortable. Aujourd’hui, nous étions « poquées » toutes les deux.

J’ai fait une sieste avec elle pour essayer de me remettre sur le piton. À son réveil, elle était encore chigneuse et colleuse. J’ai donc remis à un autre jour les plans que j’avais faits pour la journée. 

Ce soir, après l’inévitable routine de fin de soirée qui inclut ranger la cuisine, donner les bains, lire les histoires et tenter de coucher un petit L. qui a eu du mal à s’endormir, je me suis assise dans le salon et j’ai écouté la télé en allaitant petite É.

J’ai aussi réfléchi et, je dois le dire, un peu déprimé. J’ai repensé à ce que m’a dit Une femme libre dans mon billet sur mes objectifs pour l’été. J’ai enfin compris ce qu’elle voulait dire quand elle me disait que la société nous met de la pression pour « prendre soin de soi » et « prendre du temps pour nous » en tant que maman.

Je n’ai pas de temps pour moi, présentement. J’aimerais en avoir, mais ma réalité ne me le permet pas.

Juste après m’être dit ça, je me remets immédiatement en question. Et si je ne me disais ça que pour me donner des excuses pour ne rien faire? Peut-être que je suis censée « inventer » du temps quelque part et que je n’y arrive pas parce que je suis désorganisée ou paresseuse?

Je me sens comme une grosse patate. Mon petit « mou » de ventre me dérange. Je ne me sens pas en bonne forme physique.

Je ne sais pas comment je suis supposée trouver le temps et l’énergie de faire du sport. Pourtant, la société et les publicités m’envoient le message que non seulement je devrais en faire, mais que c’est hyper facile de concilier mise en forme et vie de maman.

Alexandre me dit qu’il me trouve belle, « mou » de ventre ou pas. Qu’on a présentement une vie de fous et que c’est normal qu’on manque de temps pour faire autre chose que ce qui est absolument essentiel. Que je me mets de la pression pour rien. Que j’allaite encore et que mon corps a sans doute besoin de petites réserves pour fabriquer du lait. Que les petits vont grandir et que, tranquillement pas vite, ce sera plus facile d’avoir du temps pour nous.

Il me dit que je dois aussi accepter que mon corps ait changé. Que je n’ai plus 20 ans, que j’ai eu quatre enfants, que c’est comme ça, tout simplement.

J’ai eu mon premier enfant à 21 ans et j’avais repris ma taille super rapidement. Mon deuxième bébé à 23 ans et j’ai aussi retrouvé ma ligne rapidement.

À partir du troisième bébé, ça a été plus dur… Et maintenant, après ma quatrième grossesse, je me sens grosse, molle et bleh… 

Alexandre me dit qu’il m’aime comme je suis. Et que je devrais m’aimer moi aussi. C’est dur…

12 commentaires:

  1. Ohhh je pense qu'on passe toutes par là quand on a des enfants en bas âge. On est nos pires juges je crois. Nos enfants nous apportent tellement de bonheur, mais aussi un lot de petits (parfois gros!) deuils aussi : le temps qui nous manque ou qui passent trop vite, notre corps qui change, nos loisirs aussi! En bout de ligne, je crois qu'on s'en sort gagnantes... mais c'est vrai que des fois c'est dur et de se l'avouer ça fait du bien! Tu n'es pas toute seule.

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    1. Tu l'as dit, Juliane : on est nos pires juges! Nous sommes dures, envers nous-mêmes, non?
      Merci de ton support, ça me fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule à me sentir comme ça! Juste d'avoir écrit mon texte m'a fait du bien :-)

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  2. Ce que tu racontes est aussi bien d'actualité pour moi. Avec ma blessure au dos, j'ai pris du poids que j'ai beaucoup de difficulté à perdre car les activités que je tolère (sans trop de douleur) sont très limitées. Et l'horloge fait tic tac, j'approche la quarantaine. Et plus il se passe de tic et de tac, plus le corps change. Et le bonheur passe par l'acceptation. Ton Alexandre a bien raison. Quand ça devient trop difficile, les soirs où les blues sont ta couleur, regarde ton reflet dans les yeux de ton partenaire de vie et repose toi sur son amour, sans réfléchir. Ça fait du bien de mettre le petit hamster qui court dans notre cerveau à off.

    Geneviève

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    1. Ton dos te fait encore souffrir beaucoup? Je suis vraiment désolée de l'apprendre... Toi qui était si sportive, avant cette satanée blessure!
      Arrêter de réfléchir, oui, tu as raison, c'est ce que je dois faire. Et me voir à travers les yeux d'Alexandre aussi : il me trouve toujours belle. Je suis choyée! Je pense que je pourrais porter un scaphandre et il me trouverait encore belle! Héhé! Et si je commençais à me trouver belle moi aussi? Ce serait bien, non?

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    2. J'ai vu ta photo à l'aéroport, tu ES belle, Julie!!! Alors oui, ce serait fantastique! Tu sais ce que j'ai appris à faire? Les journées où mon moral est plus bas, je trouve de petites joies: une belle fleur, un moment plus tranquille, un rayon de soleil à travers les nuages (au sens propre loll), un nouveau mot de Xavier et je me trouve choyée... :)

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    3. T'es donc bien fine, ma belle Geneviève! Merci!
      Moi aussi, j'aime prendre le temps de savourer les petites joies et les bonheurs de la vie quand j'ai les blues. Un éclat de rire de mes enfants, et je souris à mon tour!

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  3. Ce serait bien triste et même malsain de vouloir faire de l'exercice et atteindre un poids santé pour faire plaisir et être aimée de notre partenaire de vie. Ouf! Ce n'est pas ton cas du tout. Bonheur!
    Cependant, si tu te sens comme une grosse patate, tu en as bien le droit et si maigrir et être en forme te feraient du bien à toi, ce sont des buts tout à fait louables et réalisables. Comme tu l'as probablement lu dans mon blogue, je travaille activement là-dessus eheh! et j'en retire un grand plaisir quand je réussis.

    La première étape vers la forme c'est parfois de se sentir comme une grosse patate! Si tu te sentais déjà athlétique, pourquoi ferais-tu des changements?

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    1. Je suis justement allée sur ton blogue juste après avoir rédigé ce texte, et j'ai pu voir tes réflexions et ton cheminement aussi. Décidément, la mise en forme est un défi pour beaucoup de femmes (et d'hommes aussi, bien sûr!)
      Tu as tout à fait raison, me sentir une grosse patate est une première prise de conscience. Ensuite, il faudra que je passe à l'action. Tout en restant indulgente envers moi-même et en me permettant d'y aller à mon rythme. Un petit pas à la fois!

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  4. La notion de temps pour soi pourrait susciter de vives discussions. À force de tant de pression on oublie que nous faisons partie des rares endroits au monde ou malgré tout nous avons du temps pour ce genre de question.
    Une chose est claire on ne peut pas être partout en même temps et surtout pas ou les autres voudraient nous voir. Lorsque nos besoins sont très forts on trouve des solutions. En attendant on oscille, on aime notre amoureux et nos enfants qui sont tout petit et prennent toute notre énergie! Mais c est normal puisqu ils sont toute notre vie :)
    Bon courage

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    1. "Une chose est claire on ne peut pas être partout en même temps et surtout pas ou les autres voudraient nous voir." Absolument. Je ne peux pas TOUT faire. Je suis dans une étape de vie où mes enfants me demandent beaucoup de temps et d'énergie et c'est avec bonheur que je leur donne.
      Par contre, je suis une personne assez active et je trouve difficile de pouvoir moins bouger que je le souhaiterais. Mais petite É. grandit, et vite à part de ça! Bientôt, nous pourrons recommencer à faire plus d'activités physiques et de sport en intégrant toute la famille. Ce n'en sera que plus agréable!

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  5. Les grossesses, la maladie... tous ces événements de la vie qui changent un corps. Mon corps a changé après ma greffe et mon encéphalite et sur certaines choses, je ne m'en suis pas remise tout à fait (émotionnellement, je parle). Je pense comme toi, c'est dur de s'accepter comme on est, de faire le deuil de comment on était avant. Même si notre amoureux nous couvre de compliments... Des fois, j'aimerais être capable de me voir comme il me voit, juste pour avoir le feeling. Peut-être que ça ferait du bien... Câlin.

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    1. "Des fois, j'aimerais être capable de me voir comme il me voit, juste pour avoir le feeling". Tellement! Il me voit probablement "mieux" que je ne me vois moi-même. Je suis certaine que nous sommes trop dures envers nous et que nous ne voyons pas notre réel reflet dans le miroir, mais plutôt ce qu'on veut bien voir! Et malheureusement, nous focusons plus sur ce que nous n'aimons pas de nous que sur ce que nous trouvons beau...

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