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jeudi 28 août 2014

« Maman, je veux être libre! »



Aujourd’hui, grand A. voulait aller jouer chez un ami. Plus précisément un ami dont la maman est une de mes grandes amies.

Habituellement, nous nous voyons tous ensemble : je placote avec mon amie tandis que tous les enfants jouent ensemble.

Aujourd’hui, grand. A ne voulait pas que je l’accompagne. Il voulait aller seul chez son ami. Pas seulement seul dans le sens de « sans moi ». Non, seul, parce qu’il voulait se rendre seul à vélo chez lui.

J’hésitais… Cet ami habite quand même plutôt loin… Il n’y est jamais allé seul en vélo… 

Moi : « Grand A., c’est loin! Tu veux que j’aille te reconduire? Je ne resterai pas, je te le promets, j’irai seulement te reconduire et je repartirai »

Grand A. : « Maman! Ce n’est pas si loin que ça, je pédale super vite! »

Moi : « Te rappelles-tu vraiment du chemin? »    
   
Grand A. : « Ben oui, je me rappelle du chemin. Il faut que je tourne à la rue de la garderie, pis là je tourne, je tourne, pis je tourne, pis à un moment donné, je vais être rendu »

Moi : « Tu es sûr? Et si tu te perds? »

Grand A. : « Ben, je vais me débrouiller, maman! Je vais trouver quelqu’un, pis je vais demander mon chemin! »

Moi : « Peut-être que tu devrais mettre un bracelet où on pourrait écrire notre numéro de téléphone. Comme ça, s’il y a un problème, on pourrait me rejoindre »

Grand A. : « Maman, je le connais par cœur, notre numéro de téléphone! Celui de papa aussi, sur son cellulaire, je le connais! »

Moi : « Mais si tu te cognes la tête et que tu ne peux pas parler? »

Grand A. : « Ben là, maman, je sais pédaler! Je ne vais pas tomber! »

Moi : « Je sais que tu sais pédaler! Je sais que tu es prudent! Mais les autres, pas toujours! Si tu te fais cogner par une voiture… »

Grand A. : « Maman, arrête! J’y vais, là! Il ne va rien arriver et je n’ai pas besoin de bracelet »

Puis, juste avant de partir, en refermant la porte, il me lance : « Je veux être libre! »

Son ton de voix n’était pas fâché ni exaspéré. Il était fier, confiant et déterminé.

Ouf…

Il grandit, mon grand garçon. 

Il a besoin d’indépendance.

Il a besoin que je lui « laisse du lousse »

Il a besoin que je lui fasse confiance.

Il a besoin de se débrouiller tout seul.

Et moi…

Je dois me calmer le pompon.

Je dois lui montrer que je lui fais confiance.

Je dois être moins mère poule.

Je dois faire taire mon anxiété.

Je dois arrêter d’écouter les nouvelles, où les alertes Amber, les disparitions d’enfant et les accidents ne font qu’exacerber ma peur profonde qu’il arrive du mal à mon enfant.

Je dois me rappeler que mon fils est autonome, débrouillard et ô combien dégourdi.

Je dois lui offrir cette liberté qu’il me réclame.

C’est dur pour mon cœur de maman!

5 commentaires:

  1. Quand on a su donner à un enfant le goût de l'expérience et la confiance en lui et en ses capacités, je pense qu'on peut être fièr(e) de soi en tant que parent!

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    1. Oh oui, je suis très fière de lui! Je pense qu'il grandit plus vite que ma capacité d'adaptation à son besoin de liberté, par contre ;-) Héhé!

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    2. Et puis oui, je suis fière de moi aussi ;-)

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  2. Tout à fait d'accord avec Femme libre... sauf que le plus difficile reste à faire !
    Je crois que nos garçons doivent avoir le même âge !

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